La fédération Mosaïc, qui se veut la vitrine laïque de la communauté musulmane, lance un observatoire des actes islamophobes.
Pour Marouane Bouloudhnine, président de Mosaïc, la fédération laïque des citoyens de sensibilité musulmane, « les musulmans ne sont plus à l’aise avec leur francité ».
Loi sur le port du voile, dérapage du député UMP Pascal Clément au sujet des minarets, amalgames lors du débat sur l’identité nationale … « L’image des musulmans est bafouée, tonne Marouane Bouloudhnine, président de Mosaïc, la fédération laïque des citoyens de sensibilité musulmane, lancée en juin avec la bénédiction de Claude Guéant, le secrétaire général de l’Elysée.
Il y a un vrai mal-être: les musulmans, aujourd’hui, ne sont plus à l’aise avec leur francité parce qu’on leur rétorque constamment leur islamité. »
La fédération annonce le lancement, ce mois-ci, d’un observatoire des actes islamophobes. Une initiative qui doit permettre, via Internet, de recueillir des faits et statistiques précis qui seront régulièrement transmis au ministère de l’Intérieur.
Un pendant laïque du CFCM
Soutenue par l’Elysée et subventionnée par le ministère de l’Identité nationale, la fédération Mosaïc ambitionne de devenir une organisation représentative de référence pour la communauté musulmane.
Elle se présente comme le « pendant laïque » du très critiqué Conseil français du culte musulman (CFCM), lequel, officiellement, ne trouve rien à redire à l’émergence de cette fédération. Mais qui, à terme, pourrait avoir à souffrir de son influence.
« Nous voulons contribuer au changement de la perception des musulmans de France », souligne le président de la fédération, par ailleurs chirurgien et conseiller municipal (UMP) de Nice.
Et ce n’est pas gagné: selon un sondage de l’institut Gallup paru en mai dernier, si 80% d’entre eux s’estiment loyaux envers leur pays, seulement 44% de la population française estime que les musulmans sont loyaux envers la France.
L’institution s’apprête à lancer une campagne publicitaire de grande ampleur visant à faire évoluer les mentalités. « L’idée, explique Marouane Bouloudhnine, c’est de dire: le musulman, ça peut être votre facteur, votre pharmacien ou le boucher du coin ».