L’Ile de Rachegoune (Ain Temouchent) sera réhabilitée et modernisée

L’Ile de Rachegoune (Ain Temouchent) sera réhabilitée et modernisée

L’Ile de Rachegoune, site classé zone humide d’importance internationale selon la convention Ramsar, distant d’une trentaine de kilomètres d’Ain Temouchent, bénéficiera prochainement d’actions de réhabilitation et de modernisation, préalablement à son intégration dans des circuits touristiques, a-t-on appris de la direction de l’environnement de la wilaya.

Cet espace d’une grande beauté, appelé également « Laila », profitera d’une convention qui va être signée, prochainement, avec le ministère de la Culture portant intégration de l’ensemble des sites dans des programmes de circuits touristiques, a-t-on indiqué.



L’opération de réhabilitation doit respecter les normes écologiques pour ne pas altérer les spécificités environnementales du site, a-t-on souligné lors de la visite du ministre de l’Aménagement du territoire, du Tourisme et de l’Artisanat, Amar Ghoul, dernièrement dans la wilaya.

Un cadre réglementaire approprié sera adopté pour la protection de l’ile et sa gestion touristique et économique, tout en respectant ses potentialités en faune et flore marine. Des équipements légers seront mis en place progressivement sur ce site, préalablement à l’ouverture réglementée de lignes maritimes de transport des touristes vers l’Ile depuis Beni Saf, notamment.

Lors de sa visite ministérielle, la première du genre à ce site, M.Ghoul l’avait qualifiée de « bijou à valoriser et réhabiliter », en vue de l’intégrer dans le programme national et international de circuit touristique, a-t-on rappelé.

Ce site abrite un phare pour la navigation maritime datant de 1860, selon le représentant de la société gérante.

Avant son classement (5 juin 2011) dans le cadre de la mise en oeuvre du projet portant sur la protection et l’aménagement des zones naturelles Chenoua/Anses de Kouali (Tipasa) et des Iles Habibas (Oran), cet espace de 66 hectares a fait l’objet d’une étude d’aménagement effectuée par un bureau d’étude français, qui a constaté que l’île n’est pas dégradée, mais nécessite certains travaux

dits légers avant son ouverture au public, aux chercheurs et aux étudiants.

Entre autres propositions d’aménagement contenues dans l’étude, il est signalé l’agrandissement de l’embarcadère qui passera de 2 à 5 places, la réalisation d’une petite piste en léger (pas de goudron) et la réhabilitation du poste de vigie.

La direction de l’environnement de la wilaya signale, également, la construction en léger de chemins pour recevoir les étudiants, l’équipement du phare en moyens plus importants de récupération d’eaux pluviales et la réalisation d’un petit abri de pêche qui servira « en cas de mauvais temps ».

Une amenée d’énergie solaire en photovoltaïque est suggérée, parallèlement à la pose de petits panneaux de sensibilisation du public mettant l’accent sur l’importance du site et l’intérêt de le protéger, souligne-t-on.

La conservation des forêts met l’accent, pour sa part, sur l’importance du classement de cette île partie prenante du domaine du littoral, fréquentée par l’homme depuis la préhistoire. L’aménagement doit, par conséquent, obéir à la loi 02-02 portant protection du littoral, notamment l’interdiction de toute construction en dur sur le territoire de l’île.

Devant son importance, cette ile a fait également l’objet d’un documentaire qui a concerné, aussi, les Iles Habibas et Plane (Oran). Réalisé par une équipe d’experts italiens, ce film a été projeté à la « Biennale des arts » en septembre 2012 à Istanbul (Turquie).

La coordinatrice du projet, Giulia Di Lenarda (Italie), a indiqué que ce film servira à la sensibilisation des gens au respect de la nature. Il a pour but, également, de montrer à travers l’image et le son l’intérêt écologique de ces réserves naturelles protégées.

Une étude pour l’élaboration d’un plan de protection et de mise en valeur des sites archéologiques de la wilaya d’Ain Temouchent a été lancée, par ailleurs, par la direction de la culture et concerne, aussi bien l’île de Rachegoune que les sites romains de Siga et Syphax et la Zaouia de Sidi Yakoub.

L’île de Rachegoune, partie prenante du domaine du littoral, couvre une superficie de 66 hectares et présente de nombreuses particularités dont celle d’avoir abrité les derniers phoques moines observés localement.

Du point de vue marin, la dominante rocheuse du site, difficile d’accès pour les engins d’exploitation halieutique, revêt une importance capitale dans la gestion des pêches. L’île de Rachgoune joue un rôle de zone refuge, attesté par la présence de géniteurs de grande taille mais dont la dynamique est d’autant plus fragile qu’ils sont peu nombreux, a-t-on signalé.

Elle renferme des sentiers empruntés par des milliers de visiteurs chaque année, qui viennent avec leurs propres moyens (location d’embarcations). Située à 3 km au nord de la côte et 8 km du port de Béni Saf et relevant administrativement à la commune de Oulhaça, cette ile constitue un site de repos et de nidification de quelques espèces de l’avifaune migratrice entre l’Eurasie et l’Afrique.

On y retrouve le goéland d’Audouin, ainsi que le faucon d’Eléonore. Elle est, aussi l’un des derniers témoins du phoque moine de Méditerranée et assure le rôle de pôle de diversité biologique marine pour le bassin ouest algérien et de réservoir pour le bassin sud occidental de la mer Méditerranée.

Par ailleurs, le littoral de l’ile est accidenté et comporte de nombreuses grottes, des failles, des éboulis et des escarpements susceptibles d’accueillir un grand nombre d’espèces d’oiseaux de mer, a-t-on expliqué.