Avec un avantage d’un but et une statistique en sa faveur, l’Olympique Lyonnais veut croire en son étoile au moment d’aller défier mercredi le Real Madrid en huitièmes de finale retour de la Ligue des champions.
Un petit mois après son inattendu succès (1-0, but de Jean II Makoun) devant les nouveaux Galactiques, le septuple champion de France présente une feuille de route des plus claires: Lyon possède, selon les chiffres appliqués aux clubs dans sa position, 58% de chances de franchir l’obstacle espagnol.
Cris lance la bande-annonce: « Nous croyons sincèrement à nos chances même si Madrid reste le favori », explique le défenseur brésilien. « Ce n’est ni plus ni moins qu’un match entre 22 footballeurs et leurs stars ne nous inquiètent pas plus que ça. Le tout, c’est d’y croire et d’être costaud dans les têtes. »
Une qualification serait le plus gros exploit de l’histoire européenne de l’OL, qui n’a jamais éliminé un grand d’Europe dans la phase printanière de la Ligue des champions.
« Si on passe ce tour, ce sera énorme mais pas exceptionnel car on fait ce métier pour jouer de tels matches et on a conscience qu’on peut rivaliser avec Madrid », relativise toutefois le milieu de terrain bosniaque Miralem Pjanic.
Que ce soit face au Milan AC (2006), Manchester (2008) ou Barcelone (2009), le meilleur club français des années 2000 a toujours trébuché le jour J, celui des épreuves avec match couperet.
Or, en cette fin d’hiver 2010, l’OL s’avance avec un bel atout: son but d’avance, contraignant la formation ibérique à marquer à deux reprises au minimum pour inverser la tendance.
« ÊTRE DES GUERRIERS »
Un tel crédit à la mi-temps d’un tour qualificatif, l’OL n’en avait jamais bénéficié, butant toujours sur ce handicap pris à l’aller, un match nul concédé à la maison, que ce soit face à Milan en avril 2006 (0-0 puis 3-1 au retour), à Manchester (1-1 à l’aller pour 1-0 au retour) ou l’an passé devant Barcelone (1-1 à l’aller pour un cinglant 5-2 au retour).
« Il faudra être des guerriers, se battre jusqu’à la fin », résume Miralem Pjanic. « Tout le monde y pense dans le vestiaire, les joueurs sont prêts mentalement pour le combat et la confiance est bel et bien là. »
Pour s’en sortir, Lyon ne devra donc pas prendre de but. Cela tombe bien: après une période de fébrilité certaine (15e défense nationale à la trêve), Lyon est redevenu solide.
Hugo Lloris n’a ainsi pas encaissé le moindre but depuis le 31 janvier face au PSG, soit 620 minutes consécutives en cinq matches de Ligue 1 et un de Ligue des champions.
« Il va falloir faire beaucoup d’efforts car Madrid veut renverser la tendance sur sa pelouse », se méfie Cris, le capitaine. « Mais en ce moment, on est bien défensivement et c’est sur ce point qu’on devra rester concentré. »
Il faudra bien toute cette solidité car le Real Madrid a redressé la tête depuis le match aller avec désormais, même si c’est symbolique, la prise du pouvoir en Liga.
La recette gagnante est donc simple: « Il faudra être solide, bien en place, défendre ensemble et tenter de marquer en contre », détaille Miralem Pjanic. « Pour cela on va s’appuyer sur le match aller, un match référence. »
Hormis les absences de longue durée de François Clerc et de Cleber Anderson ainsi que celle de Michel Bastos en raison d’une douleur musculaire, Claude Puel dispose de l’ensemble de son effectif et devrait aligner l’équipe type qui s’est dégagée tout au long de ce début d’année, rythmée par une remontée en Ligue 1 et l’exploit du match aller à Gerland.
Lyon peut s’appuyer sur sa statistique personnelle et européenne: si, en ayant remporté le match aller, soit 15 fois, l’OL ne s’est qualifié qu’à 11 reprises, chaque fois qu’il s’est imposé 1-0 à domicile (à cinq reprises), il s’est qualifié.
Edité par Patrick Vignal