Pour la première fois depuis 2001, le Bayern Munich peut atteindre la finale de la Ligue des champions s’il mate Lyon en demi-finale aller ce soir, mais l’affaire Ribéry gâche la fête espérée par le géant bavarois.
Cela faisait neuf ans que le Bayern Munich, humilié la saison dernière par le FC Barcelone en quarts de finale, attendait de retrouver les sommets européens. Mais ces retrouvailles ont un goût amer à cause de l’un des artisans, avec le Néerlandais Arjen Robben, de cette renaissance européenne, le Français Franck Ribéry.
«Il est clair que cette affaire est un problème», a concédé Christian Nerlinger, le directeur sportif bavarois. «Mais il faut que le club se concentre sur l’aspect sportif, Franck aussi», a-t-il ajouté. A l’entraînement mardi, le moindre geste de «Kaiser Franck», remis d’une etite contracture musculaire, était épié par des dizaines de photographes, journalistes et équipes TV du monde entier.
Mais son entraîneur Louis van Gaal, confronté de son côté au décès de sa belle-mère aux Pays-Bas où il s’est rendu lundi et mardi, croit son joueur capable de faire abstraction des événements. «Est-ce qu’il souffre de la situation ? Je ne sais pas, mais je n’en ai pas l’impression.
Je crois qu’il est plus préoccupé par Lyon», a-t-il commenté lundi. Les coéquipiers de Ribéry préférent comme Ivica Olic rappeler que le Bayern peut «rentrer dans l’histoire en réalisant le triplé» Championnat/Coupe d’Allemagne/Ligue des champions. Solidement installés en tête du Championnat d’Allemagne et finalistes de la Coupe d’Allemagne, les Bavarois abordent la rencontre avec confiance, même s’il seront privés de leur capitaine Mark van Bommel et, moins grave, d’Holger Badstuber, suspendus.
Ils ont étrillé Hanovre 7 à 0 samedi et après avoir écarté de leur route en Europe la Juventus Turin, la Fiorentina et surtout Manchester United en quarts de finale, se présentent pour la première fois ou presque de la saison en favoris.
Si Lyon est aussi concerné par l’affaire Ribéry avec l’implication de Sydney Govou, également entendu comme témoin selon des sources judiciaires, les secousses sont moindres. D’abord parce que Govou n’a pas aujourd’hui à Lyon l’importance d’un Ribéry au Bayern.
Et puis aussi parce que le septuple champion de France a surtout dû gérer les répercussions du nuage de cendres islandais sur le transport aérien. Les Lyonnais se sont offerts un périple en mini-vans sur deux jours avec escale à Stuttgart lundi soir.
«C’est la première demi-finale en C1 (dans l’histoire du club) et on peut oublier ce voyage en bus», a insisté le Brésilien Cris. «Le Bayern a des points forts et points faibles. L’an dernier, ils avaient gagné 3-2 à Gerland et nous avions fait le nul à Munich (1-1)», a-t-il rappelé.
En 2003, Lyon s’était même imposé en Bavière durant la phase de poules (2-1). L’Allemagne lui réussit particulièrement bien avec quatre victoires et un nul lors de ses cinq derniers déplacements.
