Ligue arabe,L’opposition syrienne présente au sommet de Doha

Ligue arabe,L’opposition syrienne présente au sommet de Doha
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Les réserves exprimées dimanche par le ministre algérien des Affaires étrangères, Mourad Medelci, quant à l’octroi d’un siège à la coalition nationale de l’opposition syrienne au sommet de la Ligue arabe n’ont pas bouleversé un processus maîtrisé grandement par le Qatar. C’est bien l’opposition syrienne, étêtée depuis deux jours et engluée dans de profonds tiraillements, qui représentera la Syrie suspendue au Sommet qui s’ouvre aujourd’hui à Doha.

Tenant, quasiment sans concurrence tangible, les leviers de la diplomatie arabe, le Qatar est parvenu à avaliser sa feuille de route. La coalition nationale de l’opposition syrienne est autorisée à occuper un siège au Sommet de la Ligue arabe. De la manière qu’elle souhaiterait le faire, quand bien même cela pourrait constituer une entorse à la charte de la ligue. La veille de cette décision de faire participer l’opposition syrienne, rendue possible par le forcing exercé par le Qatar, l’Algérie par la voix du ministre des Affaires étrangères avait formulé ses réserves. Mourad Medelci, dans une déclaration à la presse, a motivé ces réserves par le fait que les contours de l’opposition syrienne ne sont pas à ce jour «clairement définis». La position algérienne a été exprimée par Medelci devant ses homologues arabes, réunis dimanche matin à Doha, en prélude du sommet qui s’ouvre aujourd’hui dans la même capitale qatarie. Sur le dossier, l’Algérie observe une position immuable. Elle figure parmi les rares pays qui s’interdisent toujours de reconnaître la coalition de l’opposition syrienne comme le seul et légitime représentant du peuple syrien. Un pas que nombre de pays occidentaux ont franchi depuis plusieurs mois déjà. Mourad Medelci a par ailleurs expliqué la position algérienne par «la volonté de respecter les lois qui sont la référence en matière d’action arabe commune». L’Algérie reste, cela dit, accrochée à l’idée d’un dialogue inter-syrien qui mettrait fin à la crise. Une option que ne partagent pas bien des Etats arabes, dont l’émirat du Qatar qui, d’aucuns le savent à présent, attise les chaudrons des révoltes arabes. Et c’est en le Qatar que l’opposition syrienne a trouvé le plus de soutien pour prendre part au Sommet de la Ligue arabe. Avec, en prime, le choix de déterminer elle-même les formes de sa représentation au conclave.

Imbroglio

Le chef démissionnaire de la coalition nationale de l’opposition syrienne, Ahmed Moaz Al Khatib, a indiqué, lundi, sur sa page Facebook qu’il comptait se rendre à Doha et prononcer un discours au nom du peuple syrien devant le Sommet de la Ligue arabe. Nizar Haraki, représentant de la coalition au Qatar, a précisé qu’Al Khatir présidera la délégation syrienne au sommet. Mais la coalition, de son côté, a annoncé que c’est son Premier ministre par intérim Ghasso Hitto qui la représentera au sommet et occupera le siège de la Syrie. C’est pour ne pas avoir à trancher sur la question de la représentation que la Ligue arabe a laissé libre choix à la coalition de choisir la manière dont elle compte participer au sommet. Mais tout porte à croire que c’est au chef démissionnaire qu’échoira la responsabilité de prononcer un discours au nom de la coalition, laquelle tente toujours de le faire revenir sur sa décision de jeter le tablier.

LG Algérie

Damas qualifie l’opposition de brigands et de voyous

Damas a réagi hier à la décision de la Ligue arabe d’octroyer un siège au Sommet de Doha pour l’opposition. Elle a estimé que l’organisation a donné un siège à des «brigands » et des «voyous». «La Ligue a accordé le siège volé à la Syrie à des brigands et à des voyous, à la bande de la Coalition (de l’opposition) qui pense pouvoir siéger au nom du peuple syrien», a commenté le journal officiel As- Saoura, poursuivant qu’ils «ont oublié que c’est le peuple qui accorde les prérogatives et non pas les émirs de l’obscurantisme et du sable». Pour sa part, la chaîne officielle d’information en continu, Al-Ikhbariya, a affirmé que «les tambours de la trahison résonnent à Doha» et que «le Qatar veut passer outre le règlement de la Ligue arabe en accordant le siège d’un pays fondateur de la Ligue à une coalition qui n’obéit qu’à l’argent et au pétrole du Golfe et est soumis au diktat américain». Pour rappel, la Ligue arabe a suspendu la participation de la Syrie, pourtant membre fondateur, en novembre 2011, quelques mois après l’éclatement de la révolte.

S. A. I.