L’IGF en guerre contre la corruption

L’IGF en guerre contre la corruption

Karim Djoudi lui a donné carte blanche

Le ministre des Finances a confirmé que la question de la lutte contre la corruption figure en premier plan des préoccupations du gouvernement.

«J’ai demandé à mes services d’affiner les informations et de bien déterminer les sources» a, dans ce cadre, indiqué Karim Djoudi, hier, en marge de l’examen par le Conseil de la nation du projet de loi de finances 2010.

Le ministre a annoncé avoir saisi les banques, les compagnies d’assurances ainsi que la direction générale des Douanes à l’effet d’être plus vigilants encore et d’exercer «un contrôle rigoureux en vue de maîtriser ce phénomène». Le premier argentier du pays dira en outre que cette œuvre de salubrité publique nécessite «une action approfondie pour déterminer les foyers sources de la corruption».

Dans cette volonté d’accentuer la lutte contre ce fleau, qui a pris une ampleur inquiétante ces dernières années puisque gangrenant de larges secteurs d’activités, les pouvoirs publics comptent énormément sur l’Inspection générale des finances (IGF) qui a vu tout récemment ses compétences renforcées, sans oublier l’apport de la cellule de traitement du renseignement financier, structure qui dépend du ministère des Finances.

«J’ai adressé une correspondance à l’IGF lui enjoignant de mener des enquêtés approfondies sur la corruption et de présenter des propositions à l’effet de circonscrire ce fleau». Le ministre a annoncé, à ce propos, que l’ensemble des structures qui dépendent de son département ministériel ont effectué 260 opérations de contrôle cette année. Ces opérations, dira-t-il, «ont permis de dresser 154 P-V».

A l’évidence cette intensification de la lutte contre la corruption, qui ira crescendo à l’avenir, s’inscrit en droite ligne de la volonté affichée par le président de la République qui a, dans un de ses derniers discours , annoncé l’institution d’une instance de lutte contre la corruption.

Par ailleurs, Karim Djoudi a nié toute éventualité d’augmentation du prix du gasoil en estimant que le dossier n’a jamais été étudié au niveau du gouvernement. D’aileurs, a-t-il affirmé, le projet de loi de finances 2010, ne fait aucunement mention d’une quelconque augmentation de ce produit.

Le président de l’Autorité de régulation des hydrocarbures (ARH), Nouredine Cherouati, avait indiqué, avant-hier, lors d’une émission radiophonique, que l’institution qu’il préside a proposé au gouvernement d’augmenter le prix du gasoil à raison de 10% annuellement, durant une dizaine d’années, dans le but de réduire la consommation de ce produit coûteux et polluant.

Sur un autre plan le ministre a annoncé que l’élaboration du projet de loi portant règlement budgétaire n’est pas encore achevé, ce qui porte à croire que ce texte ne sera pas soumis à l’APN durant la session d’automne comme cela a été programmé.

Revenant sur les effets des nouvelles mesures prises dans le cadre de la loi de finances 2009, Djoudi a révélé que la facture de l’importation a baissé de 3% par rapport à l’année dernière puisqu’elle a été de l’ordre de 34 milliards de dollars à la fin du mois de novembre dernier, contrairement à l’année dernière où à la même période cette facture dépassait les 36 milliards de dollars.

Enfin le ministre a indiqué que 99% des agriculteurs ont bénéficié, conformément à la décision du président de la République, de l’effacement de leurs dettes.

Kamal Hamed