Un demi-siècle après l’indépendance, au fort moment de l’embellie financière du pays, on continue de mourir dans les stades de football en Algérie.
Avant le grave incident au stade du 5-Juillet lors du derby USMA – MCA, les stades algérois avaient déjà vécu des drames plus graves. La tragédie qui avait eu lieu, il y a 30 ans, plus précisément lors de la saison 1982 – 1983, au stade du 20-Août, reste toujours vivace dans les esprits. C’était lors de la rencontre NAHD – MCA en championnat. L’effondrement de la toiture du virage avait provoqué une dizaine de morts et de blessés. Censé être un lieu de détente, aussi bien pour le supporter qui se déplace pour voir à l’œuvre son équipe favorite que pour le simple puriste qui achète son billet pour assister à un spectacle produit par des artistes confirmés, le stade, d’une manière générale, est devenu un lieu où le taux de mortalité a atteint des chiffres disproportionnés par rapport à sa vocation première… le football.
Après la décennie noire, les routes qui tuent par centaines, le banditisme, une mode des années 2000, l’état précaire de la santé en Algérie, l’insécurité, elle, dans tous les sens du terme au sein des enceintes sportives, constitue l’une des causes principales qui endeuillent le quotidien de l’Algérien. Elle occupe malheureusement une place importante dans le classement des causes de mortalité en Algérie.
Force est de constater douloureusement le nombre important de victimes enregistré après chaque match de football et le nombre d’agressions noté chaque week-end. Certains amateurs de la balle ronde ont dû abandonner leur lieu de distraction à cause des dangers auxquels ils s’exposent..
A ce titre, la JSK en sait quelque chose puisque la formation kabyle a, durant plusieurs saisons, dû se produire devant des gradins quasi vides et ce, à la suite des agressions répétées à l’arme blanche dans le stade même du 1er-Novembre de Tizi Ouzou, ce qui a incité les véritables amoureux du club à ne plus s’aventurer de peur de se faire délester de leurs biens ou y laisser carrément leur vie.
Cette nouvelle tendance a pris des proportions alarmantes dans presque tous les stades du pays et les exemples ne manquent pas. A Béchar, on se rappelle les graves incidents qui avaient émaillé la rencontre JSS et USMH la saison dernière.
Tout le monde a toujours en mémoire le cauchemar vécu par l’USMA à Saïda où Laïfaoui, blessé à l’arme blanche, a failli ne plus revenir après l’envahissement du terrain par des supporters déchaînés. Badji avait connu la même mésaventure lors du déplacement du CRB face à la JSMB à Béjaïa, quelques années auparavant. Malgré tous les événements enregistrés dans les différents stades du pays, nous avons tendance à ne pas retenir les leçons.
La bêtise humaine a encore frappé à l’occasion de la confrontation algéroise entre le MCA et l’USMA où deux jeunes fans ont trouvé la mort après avoir fait une chute de 17 mètres.
En prenant place dans la tribune N° 13, qui aurait dû être fermée depuis des années à la suite d’une expertise du CTC, ils ne savaient pas qu’ils allaient mourir dans le stade qui devait être le plus sécurisé du pays. Le MJS, la FAF, la LNF et l’OCO ont failli à leurs obligations et sont responsables de la tragédie qui vient de toucher les Algériens en général et les sportifs en particulier. Mais pour réagir, il fallait un drame pour que les garants du temple maudit daignent enfin bouger le petit doigt.
Quelles sont les résolutions à prendre pour éradiquer ce fléau ? Si pour les chauffards, le retrait du permis n’a pas résous le problème, si l’amnistie, elle, a engendré le banditisme, si les différentes mesures pour améliorer la santé en Algérie n’ont rien donné, ce n’est certainement pas la fermeture du temple olympique qui sera la solution idoine pour stopper l’hémorragie ?
Dj.O