Lieux de culte chrétiens en Algérie, Ghlamallah répond à l’archevêque Ghaleb Bader

Lieux de culte chrétiens en Algérie, Ghlamallah répond à l’archevêque Ghaleb Bader

Les lieux de culte, particulièrement ceux chrétiens, suscitent la polémique. Qu’est est-il exactement ? Le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Bouabdallah Ghlamallah, a affirmé, jeudi, lors d’une séance plénière à l’APN consacrée aux questions orales que «les chrétiens exercent librement leur culte dans un cadre réglementé».

Ce qui ne semble pas être le cas, selon l’archevêque d’Alger, Abdallah Ghaleb Bader, qui s’est élevé à travers les médias contre le décret sur l’exercice des cultes en Algérie. Ce sont entre 12 et 15 églises qui activent dans la clandestinité en Algérie, a révélé jeudi le ministre qui dément une fois encore une quelconque restriction à l’encontre des chrétiens en Algérie. Le ministre des Affaires religieuses et des Waqfs, Abdallah Ghlamallah, avait accusé, plusieurs fois, l’archevêque Ghaleb Bader d’exagérer et de commettre une erreur par sa demande d’abrogation de la loi sur la règlementation du culte religieux. Il avait assuré que l’Algérie ne fait pression sur aucun culte mais n’acceptera jamais de se défaire de ses responsabilités dans la règlementation en vigueur, comme cela a été le cas dans les années 90.

Le ministre invite Bader à tirer des enseignements de son prédécesseur, Henri Teissier, qui a eu un comportement exemplaire avec les Algériens. Dans l’ordonnance de 2006 relative à l’exercice du culte, il est stipulé dans le chapitre II de l’exerce du culte, que l’affectation d’un édifice à l’exercice du culte est soumise à l’avis préalable de la commission nationale de l’exercice des cultes prévue à l’article 9 de la présente ordonnance. Est interdite toute activité dans les lieux destinés à l’exercice du culte contraire à leur nature et aux objectifs pour lesquels ils sont destinés.

Les édifices destinés à l’exercice du culte sont soumis au recensement par l’Etat qui assure leur protection. L’exercice collectif du culte est organisé par des associations à caractère religieux, dont la création, l’agrément et le fonctionnement sont soumis aux dispositions de la présente ordonnance et de la législation en vigueur. L’exercice collectif du culte a lieu exclusivement dans des édifices destinés à cet effet, ouverts au public et identifiables de l’extérieur. Les manifestations religieuses ont lieu dans des édifices, elles sont publiques et soumises à une déclaration préalable. Selon le ministre, les critiques émises par l’archevêque d’Alger, Abdallah Ghaleb Bader, à travers les médias contre le décret sur l’exercice des cultes en Algérie n’ont pas lieu d’être. Pour lui, tous les individus sont égaux devant la loi, a-t-il insisté, soulignant que des sanctions étaient prévues par la loi contre toute atteinte aux cultes. Sur le manque de lieux de culte réservés aux chrétiens, Bouabdellah Ghlamallah a recommandé aux chrétiens d’Algérie de s’organiser «en associations pour collecter des fonds et construire des églises».

Sur un autre chapitre, le Hadj 2011, le ministre s’est dit satisfait de l’opération qui s’est «très bien déroulée». Il a réfuté les informations relayées par certains titres nationaux sur la protestation de hadjis algériens contre les conditions de leur séjour aux Lieux Saints.

Toujours est-il que «l’évaluation définitive de l’opération aura lieu une fois que la commission du Hadj aura remis son rapport comme chaque année», a-t-il assuré faisant par contre savoir que les bénéficiaires des fonds de la Zakat, pour l’année 2011, étaient près de 3.000 par le biais de 68 projets. Sur un autre plan le ministre a précisé que les commissions de mosquées ne sont pas régies par la loi sur les associations, leur champ d’activité se limitant à la mosquée.

A une réponse d’un député du Mouvement pour la société de la paix (MSP) sur la nécessité pour l’Algérie de renouer avec son rôle pionnier dans le monde arabo-musulman par l’organisation de manifestions d’envergure, tel le Séminaire sur la pensée islamique, le ministre affirme que l’Algérie a adopté un nouveau procédé pour diffuser la tolérance religieuse et annonce l’organisation, pour la première fois en Algérie, d’une session de l’Académie de la pensée islamique. Selon Ghlamallahn l’Algérie «ne doit pas vivre dans la nostalgie du passé», rappelant que les séminaires sur la pensée islamique et en dépit de leur importance «n’ont pu préserver une génération entière du terrorisme sauvage ni de l’extrémisme».

Par : Sadek Belhocine