Louisa Hanoune
Aussitôt après l’attaque contre les éléments de l’ANP à Aïn Defla, la société civile s’est emballée dans un incroyable élan de solidarité.
L’idée de constituer un front interne pour parer aux menaces qui guettent le pays fait son chemin. La société civile et la classe politique se sont saisies de cette initiative prônée par l’Armée dans sa revue El Djeich de ce mois de juillet. Avant-hier, le Parti des travailleurs (PT) a mis l’accent sur la nécessité de «renforcer» le front intérieur afin d’ «immuniser» le pays contre toutes les tentatives de déstabilisation qui le visent, dans un communiqué rendu public à l’issue d’une réunion ordinaire du secrétariat du bureau politique du parti. Pour celui-ci, «la résistance à ces tentatives de déstabilisation du pays exige le règlement de toutes les questions en suspens (politiques, économiques et sociales)», indique le communiqué qui affirme que «c’est la voie qui permettra de renforcer le front intérieur, et ainsi immuniser le pays contre toutes les tentatives de déstabilisation qui le visent». Dans son éditorial de ce mois de juillet la revue El Djeich a lancé un appel pour la constitution d’un front interne face aux graves évolutions sur la scène internationale ainsi que des changements géostratégiques qui connaissent un élargissement du champ d’action du terrorisme et du crime organisé.
Selon El Djeich, ce front intérieur doit s’articuler sur le renforcement et la consolidation du sentiment d’appartenance nationale, et du sens patriotique ainsi que de l’enracinement de ses hautes significations, dans l’esprit et le coeur des citoyens en général et des militaires en particulier. En réalité l’armée a plaidé pour «une stratégie diptyque». En plus du front interne, elle ambitionne d’adjoindre la construction de forces armées modernes, professionnelles et développées. Cependant, l’ANP insiste sur le rôle des citoyens dans la lutte contre l’extrémisme et le terrorisme, en estimant que la sécurité et la stabilité du pays restent tributaires de la force de l’unité nationale et de la cohésion du front intérieur. Aussitôt après l’attaque contre les éléments de l’ANP à Aïn Defla, la société civile s’est emballée dans un incroyable élan de solidarité. Des citoyens se donnent rendez-vous à travers les réseaux sociaux en vue d’organiser une marche de soutien aux victimes de l’attaque qui a coûté la vie à neuf soldats de l’ANP.Après avoir exprimé sa «stupeur» suite à l’attentat terroriste «macabre» qui a fait neuf morts et deux blessés parmi les militaires, le PT s’est «interrogé sur les véritables visées de cet acte terroriste perpétré au moment où le pays panse ses blessures à la suite de la provocation qui a abouti à la mort de 23 citoyens à Ghardaïa», relève-t-on dans le communiqué. Le parti «s’interroge également sur le moment choisi pour perpétrer cet attentat et pose la question: à qui profite ce crime abject?»
Le PT se pose également la question suivante: cette attaque terroriste comme celles qui ont frappé des voisins ne serait-elle pas «une opportunité pour tous ceux qui agissent pour l’implantation de bases militaires étrangères dans les pays du Maghreb et du Sahel sous prétexte de la lutte contre le terrorisme»?
