L’idée de création d’une banque algérienne des wakfs pour le soutien d’une économie caritative et l’orientation des biens wakfs en tous genres a été exposée lundi à Blida lors d’une journée d’études sur les « Wakfs et leur rôle dans le développement socioéconomique ».
Dans sa communication, l’économiste et ancien ministre Bachir Messitfa a émis la « possibilité, pour les responsables du ministère de tutelle, de créer une banque algérienne des wakfs en une année », laquelle banque, a-t-il expliqué, sera « complémentaire au système financier et aux banques algériennes, grâce à l’orientation des revenus des biens wakfs vers elle », a-t-il expliqué.
Le conférencier, explicitant l’idée de création d’une banque wakfs, a mis l’accent, à ce propos, sur la « possibilité d’investir les revenus de l’économie caritative dans des projets plus pertinents », ceci d’autant plus, a-t-il ajouté, « qu’il existe déjà une assise nationale des wakfs, dans et en dehors du pays (dinars et devises), qui nous permettra d’augmenter la rente nationale ».
Selon l’économiste Messitfa, « l’Algérie n’a pas d’expérience en matière d’investissement dans les biens wakfs. Elle se contente seulement de les distribuer », a-t-il estimé, soulignant l’impératif pour le pays de « changer de politique en matière de finances et de crédit afin de s’orienter vers des sources d’investissement plus rentables. »

Il a soutenu que l’idée de création d’une banque algérienne des wakfs « va contribuer à la construction d’une troisième économie », qu’il a dénommé « l’économie caritative ». Une économie qui sera, a-t-il considéré, « rentable », contrairement à l’ »économie sociale, appliquée actuellement en Algérie, car s’appuyant sur les revenus de l’Etat (la rente pétrolière), et qui est limitée en termes d’impôts et de fiscalité, au même titre que l’économie institutionnelle ».
L’économiste a également déploré l’inexistence, en Algérie, de statistiques exactes sur les wakfs, en l’absence d’un système national de recensement, appelant à l’organisation du secteur et « son exploitation de la manière la plus appropriée pour en tirer profit ».