L’opposition semble s’être résignée à faire dans le “constat”, puisqu’elle a clôturé sa réunion de lundi sans retenir un calendrier d’actions concrètes.
La réunion de l’Instance de coordination et de suivie de l’opposition (Icso), il y a deux jours, s’est suffi d’approuver un mémorandum fait de constats sur les atteintes contre le pluralisme politique, enregistrées récemment dans le pays. Un mémorandum qui énumère, certes, les pratiques contestables du pouvoir en place, mais qui ne propose, cependant, aucune réaction politique pratique.
En clair, l’opposition s’est réunie ce lundi pour souligner, pour la énième fois, tout le mal qu’elle pense du régime, mais sans toutefois dire comment elle compte y faire face. Car cette réunion très attendue et qui coïncide avec la rentrée sociale et politique n’a abouti à aucune action concrète.
Pas la moindre. D’où la question de savoir à quoi peut réellement servir une telle Instance qui regroupe pourtant une dizaine de partis, des syndicats et des personnalités politiques, si elle ne proteste pas, ne manifeste pas, ne boycotte pas, et ne participe pas non plus, solidairement, à des échéances électorales. Lundi, les membres de l’Icso se sont séparés avec la liberté laissée à chacun d’entre eux de se déterminer par rapport aux prochaines élections, législatives et communales. On ne comprend pas ce manque de volonté à transcender les chapelles pour un engagement politique solidaire, alors que la lecture faite de l’arsenal de lois votées dans le sillage de la nouvelle Constitution recommande une commune réaction.
Il est aisé de relever que le loisir laissé aux partis de se positionner par rapport aux élections est en contradiction avec le constat établi dans le mémorandum, à savoir que les nouvelles lois sont votées pour permettre la pérennité du régime et du pouvoir qui l’incarne. Cela dit, même si l’Instance a précisé que “la question de participer ou non aux prochaines échéances électorales ne devrait pas influer sur les futures actions communes de l’opposition”, les efforts de cette instance seront, de toutes les manières, éparpillés, et, donc, forcément de peu d’efficacité, pour ne pas dire inutiles. Car pourquoi exister en tant qu’entité pour ensuite agir individuellement.
Il ne servait, d’ailleurs, à rien de souligner que la question de la participation ou non aux législatives de 2017 ne devrait pas influer sur les actions futures communes de l’opposition, dès lors qu’aucune action n’est envisagée dans l’immédiat, à court et moyen termes.
La dernière action concrète de l’opposition remonte à la marche organisée en février 2015, dans le cadre de la Coordination nationale des libertés et de la transition démocratique (CNLTD). Plus de vingt mois après, et malgré les différentes atteintes aux libertés politiques constatées dans le pays, d’ailleurs relevées dans le mémorandum, l’opposition ne juge toujours pas utile d’engager une action de rue, ne serait-ce que symbolique.
Aussi, en se limitant aux seules réunions et diffusions de communiqués, d’organisation, l’Icso ne peut pas prétendre à avoir un impact sur la scène politique nationale.