L’article met en lumière une affaire majeure de corruption liée à l’importation de matières premières, révélée par les enquêtes de la Gendarmerie nationale et de la justice algérienne. Au cœur de ce dossier figure un réseau structuré composé de fonctionnaires du ministère du Commerce extérieur et de la Promotion des exportations, ainsi que de plusieurs opérateurs économiques, ayant mis en place un système de manipulation des licences d’importation à des fins lucratives.
Les faits ont éclaté le 8 septembre 2025, à la suite d’informations transmises par un lanceur d’alerte, qui a joué un rôle déterminant dans le déclenchement de l’enquête. Grâce aux données contenues dans le téléphone portable de la principale suspecte, les enquêteurs ont pu retracer un vaste réseau de communications via l’application WhatsApp, utilisée pour recevoir et traiter les tableaux prévisionnels d’importation de plusieurs entreprises.
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La fonctionnaire mise en cause exploitait l’influence liée à son poste pour faciliter l’obtention d’autorisations d’importation, en échange de commissions variant entre 20 et 25 millions de centimes par intervention. Bien qu’elle ait tenté de justifier ses actes comme de simples médiations sans contrepartie, les éléments techniques, les messages échangés et les aveux de certains coaccusés ont mis en évidence l’existence de transactions financières bien établies.
Impact économique et conséquences judiciaires
Les investigations ont révélé que plusieurs sociétés basées à Béjaïa, Oran et Aïn Témouchent ont bénéficié de ces interventions frauduleuses. Les enregistrements audios et vidéos ont également montré un train de vie incompatible avec les revenus déclarés de la suspecte, notamment l’achat d’un appartement à Alger pour près de 1,9 milliard de centimes.
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L’affaire a aussi mis au jour la complicité d’un cadre du ministère, habilité à signer les tableaux prévisionnels. Il aurait couvert les dépassements, facilité l’acquisition d’une carte SIM non enregistrée et eu connaissance des pratiques illégales du réseau. Cette collusion interne souligne la profondeur et la gravité des dysfonctionnements au sein de l’administration concernée.
Détermination et approche des autorités
Sur le plan judiciaire, le procureur de la République a ordonné l’ouverture d’une enquête approfondie pour abus de fonction, trafic d’influence et acceptation d’avantages indus. Après la présentation des suspects, le juge d’instruction près le tribunal de Dar El-Beïda a ordonné la mise en détention provisoire de 17 personnes, dont neuf fonctionnaires publics et huit opérateurs économiques.
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Cette affaire illustre la détermination des autorités judiciaires à lutter contre la corruption, en particulier dans les secteurs sensibles liés au commerce extérieur, et met en évidence le rôle crucial des lanceurs d’alerte et des outils numériques dans la révélation de pratiques illicites profondément enracinées.
