Licences d’importation et article 87 BIS, Sidi Saïd gagne sur les deux fronts

Licences d’importation et article 87 BIS, Sidi Saïd gagne sur les deux fronts

Infatigable, le boss de l’Ugta

En ce début d’année, les sujets économiques restent d’actualité, notamment lorsqu’il s’agit d’aborder des nouveautés comme le retour des licences d’importation et la suppression de l’article 87 bis.

Le secrétaire général de l’Ugta, Abdelmadjid Sidi Saïd, a soutenu pendant longtemps ces deux dossiers, mais il a fallu attendre 2015 pour avoir entièrement gain de cause. En effet, il a été le premier à demander le retour aux licences d’importation lors d’une rencontre économique au Palais des nations sans que grand monde n’y croyait à l’époque.

Ce n’est que des mois plus tard que le gouvernement déroge à cette position. Il a fallu plus de temps au patron de l’Ugta avant d’obtenir l’abrogation de l’article 87 de la loi sur les relations de travail afin de permettre que certaines primes des travailleurs ne soient taxées afin de gagner plus. Ainsi, il est fort à parier que ces succès pourraient être utilisés comme arguments par Sidi Saïd en cette phase de préparation du prochain congrès afin de s’affranchir des critiques de ses contradicteurs au sein de l’organisation. Il a représenté cette dernière à de nombreuses tripartites avec les pouvoirs publics et le patronat pour trouver une solution à l’article 87 bis de la loi 90-11 relative à la relation de travail.

LG Algérie

Suite à ses interventions auprès du gouvernement concernant le retour aux licences d’importation, une déclaration du ministre du Commerce est faite sur ce sujet ce qui a d’ailleurs suscité, tant au niveau des opérateurs locaux qu’étrangers, des signes d’inquiétude et de crainte du retour à l’économie administrée des années précédentes car octroyées sans transparence ce qui avait permis l’extension de la corruption pouvant rendre milliardaire une personne dans le sillage des relations de clientèle et de la sphère informelle.

En outre, selon le gouvernement, algérien l’engagement de respecter ses engagements internationaux allant vers une économie ouverte, reste indemne, soit autant de précisions afin d’éviter des interprétations erronées à propos de l’OMC qui distingue les licences automatiques des licences non automatiques.

Les dossiers défendus jusque-là par le secrétaire général de l’Ugta, Abdelmadjid Sidi Saïd sont accompagnés par d’autres thèmes comme la préservation de l’emploi et des salaires.

Avec d’autres partenaires, il y a aussi la défense du concept de la production nationale (ou de la préférence pour la production nationale). L’Ugta a même prédit que les accords de partenariat entre les entreprises nationales publiques et privées devront créer environ 2,5 millions de postes d’emplois en cinq ans et participer à une amélioration du pouvoir d’achat qui dépasserait 25%.

Parmi les dossiers ayant préoccupé l’Ugta et servant de cadre à toutes ses activités avec ses partenaires il y a aussi la mise en oeuvre du Pacte national économique et social de croissance au sujet duquel un comité national chargé de son suivi a été installé.

Ce comité, composé de représentants des trois partenaires (gouvernement, Ugta et organisations patronales) devra présenter tous les trimestres un rapport. Le groupe de travail dédié à ce dossier devra aussi présenter un rapport sur l’état d’avancement des engagements des trois parties lors de la dernière tripartite.

Signé par les trois partenaires lors de la dernière tripartite, tenue en février 2014, ce pacte a pour buts essentiels d’accélérer les réformes économiques, développer des systèmes sociaux comme la santé et d’encourager l’accès au travail ainsi que la consolidation du partenariat et la mise à niveau des entreprises. Cela va sûrement constituer un programme de travail pour l’Ugta et les partenaires économiques et sociaux lors de l’année 2015.

Le tout dans un contexte de raréfaction des ressources financières à cause de la chute des prix du pétrole.

Ces tâches, visant à promouvoir la production nationale comme indiqué lors des deux réunions de décembre dernier et présidées par Bouteflika, ne seront pas réalisées sans le concours des organismes comme l’Agence nationale de développement de l’investissement (Andi), l’Agence nationale d’intermédiation et de régulation foncière (Aniref) ainsi que le Fonds de garantie de crédits aux PME (Fgar). Leur mission est la facilitation de l’investissement dans l’objectif de le dynamiser. Ce qui est aussi un front couvert par les actions de l’Ugta.