«Mon peuple m’adore. Il mourrait pour me protéger», a affirmé, hier, le colonel libyen Mouammar Kadhafi dans un entretien à plusieurs médias.
«Il m’aime. Tout mon peuple est avec moi. Tous m’adorent. Ils mourraient pour me protéger et protéger mon peuple», a déclaré le colonel dans un anglais haché, au cours de cet entretien, dont un extrait a été diffusé par la BBC. «Vous ne comprenez pas le système d’ici et le monde ne comprend pas le système d’ici, l’autorité du peuple.
Il n’y a pas du tout de manifestations dans les rues», a-t-il affirmé. «Personne n’est contre nous, contre moi, pour quoi faire ?», a-t-il encore déclaré. Le colonel Kadhafi a tenu ces propos au cours d’un entretien, auquel a participé la journaliste Christiane Amanpour de la chaîne américaine ABC, qui les a, dans un premier temps, reproduits dans des messages sur son compte Twitter.
Ce dernier a aussi redit que ceux qui avaient manifesté dans le pays, étaient sous l’influence de drogues fournies par Al-Qaîda, selon la BBC. Il a affirmé que des gens s’étaient emparés d’armes et que ses partisans avaient reçu l’ordre de ne pas riposter en cas de tirs, a ajouté la BBC. Interrogé pour savoir s’il se sentait trahi par les Etats-Unis, le colonel Kadhafi a répondu, selon ABC : «Je suis surpris que nous ayons une alliance avec l’Occident pour combattre Al-Qaîda et qu’il nous ait abandonnés, maintenant que nous combattons des terroristes.» «Peut-être qu’ils veulent occuper la Libye», a-t-il ajouté, toujours cité par la chaîne américaine, qui précise que le dirigeant libyen a insisté sur le fait qu’il ne pouvait pas démissionner, n’étant ni président ni roi. Mouammar Kadhafi a déclaré que le Président américain Barack Obama était «un homme bien», mais qu’il était victime de «désinformation».
«Les déclarations que j’ai entendues de sa part devaient provenir de quelqu’un d’autre», a-t-il déclaré, ajoutant que «l’Amérique n’est pas la police du monde». L’opposition contrôle, ce mardi matin, de vastes territoires en Libye, y compris les principaux champs de pétrole, le colonel Kadhafi restant sourd à la pression croissante de la communauté internationale, qui étudiait toutes les options y compris militaires.
Au 15e jour d’un soulèvement sans précédent, Mouammar Kadhafi et ses forces ne contrôlent plus que Tripoli et sa région. Selon le commissaire européen à l’Energie Gunther Oettinger, les principaux champs de pétrole libyens sont désormais «sous le contrôle de tribus et de forces provisoires qui ont repris le pouvoir». L’opposition a annoncé la reprise imminente des exportations de pétrole à partir de l’est du pays qu’elle contrôle.
La communauté internationale s’interrogeait sur les moyens pour mettre fin à l’instabilité dans le pays et réfléchissait notamment à une interdiction de l’espace aérien.