Libye,Déluge de feu sur Tripoli

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Les raids de l’OTAN sur Tripoli, dans la nuit de lundi à mardi, étaient les plus violents depuis le début des opérations contre le régime du colonel Kadhafi.

«Selon les informations dont nous disposons, il y a 3 morts et 150 blessés», a déclaré à des journalistes le porte-parole du gouvernement libyen, Moussa Ibrahim, à bord d’un bus les conduisant peu après les bombardements vers un hôpital de la capitale.

M. Ibrahim a ajouté que l’OTAN avait mené «entre 12 et 18 raids contre une caserne de la garde populaire», des unités de volontaires qui épaulent l’armée. La presse étrangère à Tripoli estimait que ces raids étaient les plus violents depuis le début des opérations de l’OTAN contre le régime du colonel Kadhafi. «La caserne était vide. La majorité des victimes sont des civils habitant à proximité», selon M. Ibrahim. A l’hôpital de l’avenue Zawiyah, pas loin du site visé, un journaliste de l’AFP a vu trois corps gisant sur des brancards.

Les trois jeunes ont été touchés gravement à la tête probablement par des éclats d’obus. Des parties de leur cervelle étaient apparentes. Selon des témoins à l’hôpital, les trois jeunes, deux frères et un cousin, habitaient l’avenue d’Essoug, pas loin de la caserne visée dans le secteur de Bab Al-Aziziya, résidence du colonel Mouammar Kadhafi. «Ils étaient sortis après les premiers raids pour voir ce qui se passait. Mais ils ont été gravement touchés par les bombardements qui ont suivi», a indiqué un témoin qui a affirmé être leur voisin. Dans les autres salles de l’hôpital, des infirmiers s’affairaient autour d’une dizaine de blessés. «D’autres blessés ont été envoyés dans d’autres hôpitaux», a expliqué M. Ibrahim.

«A Tripoli, nos maisons sont à proximité des casernes. Vous pouvez imaginer notre terreur et celle de nos familles, à chaque fois qu’il y a des bombardements», a lancé Fathallah Salem, un habitant de l’avenue Essoug qui a dit avoir emmené sa mère effrayée à l’hôpital. Les raids qui ont commencé vers 01h00 heure locale (23h00 GMT) ont duré plus d’une demi-heure et ont visé le secteur de Bab Al-Aziziya, résidence du colonel Mouammar Kadhafi. Plus d’une quinzaine de puissantes explosions avaient été entendues dans ce secteur, alors que des avions de chasse volaient à basse altitude. Pour sa part, l’OTAN a affirmé que ces frappes ont visé un entrepôt de véhicules militaires. «Au cours de la nuit, les avions de l’OTAN ont frappé un entrepôt de véhicules du régime, adjacent au complexe de Bab Al-Aziziya, avec des bombes guidées de précision», a souligné l’Alliance atlantique dans un communiqué.

Hélicoptères français et britanniques pour des frappes au sol

La France va envoyer des hélicoptères de combat pour mener des frappes au sol «plus précises» dans le cadre des opérations de la coalition internationale, a annoncé le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé.

«Les Britanniques, qui ont des moyens comparables aux nôtres, vont aussi s’engager» dans cette voie, a indiqué à Bruxelles, le ministre français de la Défense, Gérard Longuet. Jusqu’à présent, seuls des avions, avec ou sans pilote, ont mené les attaques de la coalition, mais ils ne parviennent plus à viser de nombreux chars ou troupes, car trop proches des populations civiles. Paris avait déjà dépêché la semaine dernière un navire de guerre français de type Mistral, combinant notamment les fonctions de porte-hélicoptères, de transport de troupes et de mise en œuvre de moyens d’assaut amphibies et de commandement. «Il ne s’agit pas d’un changement de stratégie. Il s’agit toujours d’affaiblir les moyens militaires de Kadhafi», a affirmé M. Juppé.