Dans un pays en proie au chaos et où pullulent les armes, une intervention armée étrangère n’est pas à écarter. C’est le Premier ministre libyen qui tire la sonnette d’alarme. «La communauté internationale ne peut tolérer un Etat, en pleine Méditerranée, qui est source de violence, de terrorisme et d’assassinats.
«La communauté internationale ne peut pas tolérer un Etat, en pleine Méditerranée, qui est source de violence, de terrorisme et d’assassinats…», a déclaré M. Zeidan. Citant l’exemple irakien, il a mis en garde contre une «intervention de forces étrangères d’occupation», dans son pays, en proie au chaos et où pullulent les armes aux mains de milices qui font la loi depuis la chute de l’ancien régime en 2011. Le Premier ministre a, en outre, rappelé que son pays était toujours sous le chapitre VII de la charte des Nations unies, qui autorise la communauté internationale à prendre «les mesures nécessaires» pour la protection des civils.
Cette résolution avait été adoptée en mars 2011, après le déclenchement de l’insurrection contre le régime kadhafiste, et visait à protéger les civils contre la répression de la révolte par les forces loyales au dictateur déchu.
Dénonçant les heurts qui ont éclaté jeudi dernier au soir en plein centre de Tripoli entre deux groupes lourdement armés, ayant fait deux morts et une trentaine de blessés, il a affirmé que cela avait donné «une mauvaise image du pays» à l’étranger. Le Premier ministre a appelé la population à se rebeller contre les milices armées, qui ont puisé dans l’arsenal militaire de l’ancien régime. «La population doit descendre dans la rue (…) et soutenir la construction d’une armée et d’une police», a déclaré M. Zeidan.
Il a exhorté les Libyens à manifester contre «des gens qui prennent en otage leur pain», allusion au groupe armé qui bloque des sites pétroliers depuis le mois de juillet dernier. Ces appels à la population illustrent l’impuissance des autorités face aux milices armées formées par les ex-rebelles qui avaient combattu l’ancien régime. «L’Etat n’est pas encore construit (…) nous avons besoin de temps», a-t-il reconnu, affirmant toutefois que des mesures avaient été prises pour accélérer la formation de forces de sécurité professionnelles.
Cette sortie du Premier ministre est intervenue après que la Libye eut vécu une série d’attentats au début de cette semaine.
Dans quatre attaques séparées dans l’est de la Libye, un procureur général et cinq membres des services de sécurité ont été assassinés avant-hier, samedi.
Le procureur général de la région d’Al-Jabal al-Akhdhar, à l’est de la ville de Benghazi, a été tué dans l’explosion de sa voiture dans la ville de Derna, par un engin explosif fixé à sa voiture. Le même jour, deux policiers de la circulation ont été abattus dans la ville voisine de Benghazi. Les deux hommes ont été tués par balles tirées par des inconnus.
La veille, deux membres des forces spéciales ont été aussi tués dans la nuit par des individus à bord d’une voiture, qui ont tiré lors de leur passage à un point de contrôle tenu par l’armée.
Un lieutenant-colonel de la police municipale a été touché par une balle à la tête. Des milices armées se sont affrontées, jeudi soir, à Tripoli, où des coups de feu nourris ont été entendus dans plusieurs quartiers de la capitale libyenne, faisant au moins une dizaine de blessés, selon des témoins et une source des services de sécurité