Cible n Un hélicoptère des autorités de Tripoli, non reconnues par la communauté internationale, a été abattu hier mardi, près de la capitale libyenne faisant au moins neuf morts…
«Un hélicoptère transportant 16 personnes et se dirigeant vers Tripoli, a été la cible de tirs. L’appareil s’est écrasé en mer dans la zone d’al-Maya, à l’ouest de la capitale», a déclaré le colonel Mostafa al-Sharkassi, porte-parole de l’armée de l’air loyale aux autorités de Tripoli.
«Nous avons jusqu’à présent retrouvé neuf corps, dont celui du colonel Hussein Abou Dayya, un haut responsable de la coalition de milices Fajr Libya qui contrôle Tripoli», a-t-il précisé.
«Nous pensons que tous les passagers sont morts», a-t-il ajouté. Outre Abou Dayya et trois membres d’équipage, l’appareil transportait selon le colonel Sharkassi, des civils, dont des employés de banque chargés de transporter des fonds pour les fonctionnaires. «L’hélicoptère n’était pas armé. C’est un acte criminel», a dénoncé le colonel Sharkassi, attribuant l’attaque à des groupes armés liés au gouvernement reconnu par la communauté internationale.
Ce gouvernement a démenti pour sa part toute implication dans le crash. «Le commandement général des forces armées est assez courageux pour revendiquer les opérations que ses unités mènent à travers le pays», a réagi le porte-parole Khalifa el-Obeidi, cité par l’agence officielle.
Depuis le mois de juillet 2014, les deux camps se livrent des batailles incessantes dans différentes régions de la Libye. Vendredi dernier, douze personnes ont été tuées et 39 blessées à Benghazi, dans l’est de la Libye, lors d’une attaque visant une manifestation contre un projet de l’ONU de gouvernement d’union. Elle n’a à ce jour pas été revendiquée.
La mission des Nations unies pour la Libye (UNSMIL) qui l’a condamnée, a appelé les Libyens à «rejeter la violence comme moyen de règlement des différends politiques». La Libye est plongée dans le chaos depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011 et deux autorités politiques se disputent le pouvoir depuis l’an dernier, l’une basée à Tripoli et l’autre, la seule reconnue internationalement, basée dans l’Est. Le pays est, en outre, déchiré par des combats entre différents mouvements armés, dont le groupe djihadiste Etat islamique (EI). L’économie s’est écroulée et la Libye sert de point de départ à des milliers de migrants traversant la Méditerranée vers l’Europe.
La communauté internationale tente de faire pression pour la signature d’un accord sur un gouvernement d’unité. Au terme de près d’une année de négociations, l’émissaire de l’ONU Bernardino Leon avait présenté le 8 octobre un projet d’accord sur un gouvernement d’union aux représentants des deux camps présents à Skhirat (Maroc). Ces propositions comprenaient la désignation d’un Premier ministre, Fayez el-Sarraj, et de 17 ministres mais elles ont été rejetées aussi bien par les deux camps.
R. I. / Agences