La Libye entend revoir les contrats signés avec les entreprises étrangères sous le régime de Maammar El Gueddafi, a indiqué hier soir le vice-Premier ministre libyen Moustapha Bou Chagour, cité par l’agence officielle Wal.
M. Bou Chagour s’exprimait à l’issue d’un entretien avec le secrétaire d’Etat français au Commerce extérieur, Pierre Lellouche, venu à la tête d’une délégation d’une centaine de dirigeants d’entreprises françaises dont Total, Alstom, Alcatel et France Télécom.
» Nous voulons que les entreprises françaises viennent mais sur des bases nouvelles fondées sur le principe de la transparence et de la compétitivité avec les autres entreprises « , a affirmé M. Bou Chagour.
Concernant les contrats signés avec des entreprises françaises sous l’ancien régime, » tous ces accords seront revus pour s’assurer qu’ils servent les intérêts du peuple libyen « , a-t-il ajouté. » Et c’est pour cette raison que tous les anciens accords et traités doivent être revus pour qu’ils soient vraiment dans l’intérêt du peuple libyen « , a-t-il enfin dit.
Enquête de l’ONU sur les violations des droits de l’homme
Sur un autre plan, l’on apprend qu’une Commission d’enquête des Nations Unies a effectué une mission en Libye du 31 novembre au 16 décembre pour enquêter sur » les graves violations des droits de l’homme et du droit humanitaire international commises par toutes les parties prenantes du conflit qui a récemment secoué le pays « .
Dans une déclaration à la presse, le président de la Commission d’enquête, le juge Philippe Kirsch, s’est dit » satisfait d’avoir reçu les assurances de la détermination continue du gouvernement libyen à respecter les droits de l’homme, et nous sommes encouragés par les premières mesures prises par le gouvernement pour faire la lumière sur les violations des droits de l’homme qui ont eu lieu pendant le conflit « .
Durant la visite, les membres de la commission ont rencontré le président du Conseil national de transition (CNT), Mustapha Abdeldjalil, et d’autres hauts représentants du gouvernement libyen.
Ils se sont également entretenus avec des représentants d’organisations non-gouvernementales (ONG) et ils ont pu entendre des détenus de la prison de Matiga. « Tel que défini par le mandat, la commission a effectué des enquêtes de violations graves des droits de l’homme et du droit humanitaire international commises par le régime d’El Gueddafi ainsi que par d’autres forces qui ont pris part au conflit », a déclaré M. Kirsch.
La Commission retournera en Libye en janvier 2012 pour poursuivre les enquêtes dans les villes Ajdabiya, Benghazi, Bani Walid, Brega, Misratah, Nalut, Syrte, Yefren et Zintan et elle se dit confiante qu’elle recevra le même soutien des autorités libyennes.
Outre M. Kirsch, la Commission comprend le juriste égyptien et expert des crimes de guerre Cherif Bassiouni et l’avocate palestinienne Asma Khader.
Le rapport final devrait être remis au Conseil des droits de l’homme à Genève en mars 2012. Par ailleurs, il est à souligner que le représentant russe aux Nations unies, Vitali Tchourkine, a appelé mardi à une enquête sur la mort de civils lors des bombardements de l’Otan en Libye.