Libye : Syrte, la bataille finale ?

Libye : Syrte, la bataille finale ?
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La chute de Syrte mettra-t-elle fin à la guerre civile qui a fait en moins de six mois plus de 50.000 morts ?

Les rebelles donnent aux pro-Kadhafi, «stationnant» à Syrte, à 360 km à l’est de Tripoli, Bani Walid, une localité à 100 km au sud-est de Tripoli, et Zentan, une région du Sud, jusqu’à samedi pour se rendre et abandonner les bastions qu’ils contrôlent, faute de quoi, «la situation sera tranchée par les armes».

«A partir de samedi, si une issue pacifique n’est toujours pas en vue sur le terrain, nous pourrons faire la différence militairement. Nous ne souhaitons pas en arriver là mais nous ne pourrons pas attendre plus longtemps», affirme dans un entretien au journal égyptien Al-Ahram, Mustapha Abdeljalil, le chef des rebelles, appelant les habitants de ces trois régions à «se soulever». Kadhafi, qui se trouverait en Libye à «80%», serait tué «légalement», prévient Omar Hariri, responsable des affaires militaires à Tripoli. «J’espère que Kadhafi, dont la tête à été mise à prix, 1,2 million d’euros, pourra être capturé vivant pour qu’il soit jugé pour ses crimes contre le peuple libyen». Des négociations seraient en cours entre des représentants du CNT et des chefs de tribu et dignitaires de la région de Syrte pour laisser entrer les forces rebelles sans combat avec les forces spéciales françaises, britanniques et américaines. Kadhafi, qui conserve, selon le colonel Roland Lavoie, porte-parole de l’opération «Protecteur unifié», une capacité «à commander et contrôler ses troupes», hissera-t-il le drapeau blanc ? Les «spécialistes» du régime libyen le croient capable, à l’occasion du 42e anniversaire de la révolution qui l’a porté au pouvoir, le 1er septembre 1969, de réserver une mauvaise surprise au CNT et à l’Otan.

L’Otan, qui estime qu’elle doit accompagner la chute du régime pour éviter le retour de bâton, «aussi longtemps que la menace persistera», met les bouchées doubles avant l’expiration de sa mission, prévue fin septembre. Elle accentue ses frappes sur Syrte où le «guide» aurait, selon Ansa, l’agence italienne qui cite des «sources diplomatiques libyennes autorisées», trouvé refuge avec ses fils Saadi et Seïf al-Islam et réfléchit à l’après-Kadhafi.

Certains experts croient savoir que l’Alliance, qui pourrait «symboliquement» décréter la fin de la guerre aujourd’hui à Paris à l’occasion de la conférence des amis de la Libye, continuera la surveillance de l’embargo sur les armes décrété par l’ONU à destination de la Libye et de l’espace aérien libyen.