Libye / Ses prérogatives prennent fin ce soir ,Le CNT passe le flambeau

Libye / Ses prérogatives prennent fin ce soir ,Le CNT passe le flambeau

– La première transition pacifique du pouvoir dans l’histoire de la Libye est prévue ce soir.

Le Conseil national de transition libyen (CNT) s’apprête à remettre ce mercredi le pouvoir à une assemblée issue des élections du 7 juillet dernier. Le président du CNT, Moustapha Abdeljalil, doit remettre symboliquement le pouvoir au doyen des 200 membres du Congrès général national (CGN) élus il y a un mois lors du premier scrutin libre en Libye.



Ramadan oblige, la cérémonie qui devrait durer deux heures est prévue très tard ce soir dans une luxueuse salle de conférence d’un hôtel de la capitale libyenne, où siégera désormais le CGN. Une salle a été aménagée au deuxième étage de cet hôtel pour abriter les débats de l’assemblée qui devrait entamer officiellement ses travaux samedi ou dimanche prochains, selon un membre du CNT cité par l’AFP. Le CGN sera chargé de choisir un nouveau gouvernement pour prendre le relais du CNT, qui devrait être dissous lors de la première session du Congrès.

Il devra conduire le pays à de nouvelles élections sur la base d’une nouvelle Constitution. Les membres du Congrès, qui ont commencé à converger vers la capitale, ont tenu lundi soir une réunion informelle au cours de laquelle ils se sont mis d’accord sur la nécessité d’élire un président et deux vice-présidents de l’assemblée d’ici une semaine, selon Salah Jaouda, élu indépendant venu de la ville de Benghazi (est). Un comité devrait être par ailleurs choisi pour rédiger le règlement intérieur du CGN, a ajouté M. Jaouda qui a écarté qu’un nouveau gouvernement soit nommé avant la fête de l’Aïd al-Fitr.

«C’est prématuré d’en discuter maintenant», a-t-il dit à l’AFP. Au cours de cette réunion, plusieurs noms ont été proposés pour la présidence de l’assemblée, notamment ceux d’éminents opposants à l’ancien régime kadhafiste, tels que Mohamed al-Megarief ou Idriss Abou Fayed, selon un des élus, Hussein al-Ansari. Notons dans ce contexte que le Congrès général national est issu des élections historiques du 7 juillet, qui avaient été saluées par la communauté internationale. L’Alliance des forces nationales (AFN), une coalition de plus de 40 petits partis libéraux menée par des architectes de la révolte de 2011 contre le colonel Kadhafi, détient 39 sièges sur les 80 réservés à des partis politiques.

Le Parti de la justice et de la construction (PJC), issu des Frères musulmans, est la deuxième formation politique du Congrès avec 17 sièges. Les 120 sièges restants ont été attribués à des candidats indépendants aux allégeances et convictions encore floues mais qui sont très courtisés par les partis. Il convient de rappeler que Le CNT actuellement au pouvoir était l’organe politique de la rébellion qui a fait tomber le régime de Mouammar Kadhafi, avant de prendre officiellement la tête du pays avec la chute de Kadhafi, tué en octobre dernier à l’issue d’un conflit meurtrier de huit mois. Il a conduit une période de transition mouvementée marquée par des violences, après son échec à intégrer ou désarmer les ex-rebelles ayant combattu le régime de Kadhafi, et s’étant organisés par la suite en milices lourdement armées qui font la loi dans le pays.

R. I. / Agences