Libye : référendum sur la Constitution fin février

Libye : référendum sur la Constitution fin février

TRIPOLI – Le référendum sur une nouvelle Constitution en Libye pourrait se tenir en février 2019, si les conditions de sécurité sont réunies, a annoncé jeudi le président de la Haute commission nationale électorale (HNEC). « Il est possible d’organiser un référendum sur le projet de Constitution (…) vers fin février » 2019, a indiqué Imed al-Sayeh, président de cette instance basée à Tripoli dans une conférence de presse.

La première condition requise « a été remplie avec l’adoption d’une loi » sur le référendum par le Parlement élu et basé dans l’est du pays, « même si elle est incomplète et imparfaite », a indiqué M. Sayeh.

Il a toutefois précisé que le compte de la Commission était « dans le rouge », alors qu’elle avait besoin de 40 millions de dinars (environ 30 millions de dollars) pour mener à bien l’opération électorale. L’organisation du référendum dépendra également de conditions de sécurité, « un défi majeur », selon M. Sayeh.

La HNEC avait été frappée en mai dernier par un attentat meurtrier, revendiqué par le groupe terroriste autoproclamé « Etat islamique » (EI/Daech). Quatorze personnes ont été tuées dans l’attaque, dont neuf employés de cette instance. Après cette « attaque terroriste », la commission a subi de « lourdes pertes au plan humain mais aussi matériel », a rappelé M. Sayeh.

« Un plan sécuritaire complet est donc nécessaire (…) car la sécurité de notre personnel passe avant tout », a insisté le président de la HNEC. Auparavant, la Commission avait annoncé que le référendum sur la Constitution permanente de la Libye aura lieu au mois de janvier prochain.

La validation de la constitution par référendum devrait ouvrir la voie à des élections législatives et présidentielle en Libye, appelées à marquer la fin d’une interminable période de transition et à départager les camps rivaux dans ce riche pays pétrolier. « Un processus électoral dans le pays avant le référendum sur la Constitution est simplement inconcevable », a dit M. Sayeh.

2,4 millions d’électeurs ont été déjà enregistrés par la HNEC, sur une population estimée à 6 millions d’habitants. Considérée parmi les rares institutions crédibles et indépendantes du pays, la HNEC avait organisé les deux premières législatives en 2012 et 2014.