BENGHAZI (Libye) – Les forces des autorités libyennes internationalement reconnues ont reconquis mardi leur principal bastion à Benghazi alors que l’ONU s’est dit inquiète de la lenteur du « processus politique » après un report du vote du Parlement pour accorder sa confiance au gouvernement d’union.
Benghazi, deuxième ville de Libye située à 1.000 km à l’est de la capitale Tripoli, est le théâtre depuis près de deux ans de combats sanglants entre les forces loyalistes et des groupes armés, dont les membres du groupe terroriste autoproclamé « Etat islamique » (EI/Daech) et d’Ansar Asharia, proche d’Al-Qaïda.
Les forces loyales aux autorités reconnues par la communauté internationale, basées dans l’est, se sont emparées de Lithi, connu parmi les habitants sous le nom de « Kandahar de Benghazi », en référence à la ville afghane connue pour être un bastion des organisations terroristes.
« Nous avons totalement libéré la zone de Lithi », a affirmé à l’AFP Fadl al-Hassi, responsable au sein des forces spéciales à Benghazi.
Les terroristes demeurent encore à Benghazi, notamment dans le secteur de Sabri, dans le centre-ville.
Les forces loyalistes, sous le commandement du général Khalifa Haftar, mènent depuis samedi à Benghazi une opération baptisée « le sang du martyr » qui leur a permis de reprendre notamment le port de Mreisa (Ouest) et l’hôpital de Houari (Sud).
Elles ont perdu plus de 20 hommes depuis le début de cette opération, selon des sources médicales à Benghazi.
Le général Haftar a salué dans une vidéo la reprise de Lithi, affirmant « aspirer à la victoire finale (…) dans le pays tout entier ».
Mais la mise en place de ce gouvernement se fait attendre, le Parlement reconnu n’ayant pu, faute de quorum, tenir un vote de confiance. La séance a été reportée à la semaine prochaine.
Le député Ali Al-Qaïdi a fait état de divergences sur le programme du gouvernement tandis qu’un autre, Khalifa al-Daghari, parle de désaccords portant sur l’ordre du jour même de la séance.
Le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU pour la Libye Martin Kobler qui avait encouragé les députés à participer à la séance, a fait état de son « inquiétude face à la lenteur du processus politique » appelant à l’accélérer « pour stopper l’expansion de l’EI ».