L’Union africaine (UA) a réitéré son appel à un cessez-le-feu immédiat en Libye, alors que les forces de l’Otan poursuivaient, hier, leurs raids aériens et la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton entamait une visite à Benghazi (est), fief des rebelles.
Selon un communiqué final publié à l’issue d’une réunion consultative du Conseil de sécurité de l’ONU et du CPS de l’UA samedi à Addis-Abeba, les participants ont souligné la nécessité d’un cessez-le-feu crédible et vérifiable, encourageant l’UA et l’ONU, ainsi que d’autres acteurs intéressés, à faire tout leur possible pour réaliser l’objectif.
« Les membres du Conseil de sécurité de l’ONU et du CPS de l’UA demandent un cessez-le-feu immédiat, une fin complète de la violence et des attaques contre les civils, et une solution à la crise qui répond à des revendications légitimes du peuple libyen », ont-ils précisé dans le texte.
Ils ont, en outre, insisté sur « la nécessité de trouver une solution politique au conflit en Libye », tout en saluant « les efforts de l’envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU pour la Libye, Abdel-Elah Mohammed al-Khatib, et ceux du Comité spécial du haut niveau de la Commission de l’UA sur la Libye dans le cadre de la feuille de route de la Commission de l’UA ». L’UA a consenti également « de continuer les efforts pour soutenir l’ONU en accord avec la résolution 1973 du Conseil de sécurité afin de trouver une solution à la crise ».
Cet énième appel lancé par l’UA pour mettre fin aux violences en Libye, intervient alors que les forces de l’Otan poursuivaient sans relâche leurs opérations militaires dans le pays. Dans la nuit de samedi à dimanche les avions de l’Alliance ont mené des raids sur le port de Tripoli et sur la résidence du colonel Maamar El Gueddafi, près du centre de la capitale libyenne. Le port de Tripoli, situé près du centre de la ville, avait été la cible jeudi de raids de l’Otan qui ont coulé ou endommagé cinq navires de guerre. Le secrétaire général de l’Otan, Anders Fogh Rasmussen, avait signalé récemment que la machine de guerre du colonel libyen Mâammar El Gueddafi a été « sérieusement cassée », permettant aux rebelles de se renforcer en raison du soutien des pays occidentaux, notamment l’Union européenne (UE). Ce soutien aux rebelles en Libye s’est caractérisé par la visite qu’effectuait dans la journée la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, à Benghazi (est), fief de la rébellion, où elle doit rencontrer le président du Conseil national de transition (CNT, rebelles), Moustapha Abdeljalil. Mme Ashton a inauguré une représentation européenne à Benghazi dans le cadre de l’aide de l’UE promise aux rebelles. Cette visite, la chef de la diplomatie européenne survient à la veille d’un déplacement d’un représentant de la rébellion en Russie, où il doit être reçu aujourd’hui à Moscou par le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, d’après des agences de presse russes. M. Lavrov s’était dit prêt à rencontrer les représentants des rebelles, alors que des émissaires du régime libyen ont été déjà reçus la semaine dernière à Moscou. La Russie, membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, et qui s’était opposée à l’intervention militaire de la coalition étrangère en Libye, avait demandé aux émissaires du régime du colonel Maamar El Gueddafi de mettre en œuvre la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU, qui prévoit notamment de « cesser tout recours à la force contre des civils ». Sur le plan humanitaire, la situation est toujours critique en Libye en raison de la difficulté d’accès de l’aide humanitaires dans les zones de combats, notamment à Misrata (ouest). Face à cette situation, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a annoncé avoir débuté une mission d’assistance pour plusieurs milliers de migrants actuellement bloqués dans la ville montagneuse isolée de Zouarké, entre le Tchad et le Niger. L’Organisation a fait savoir que d’après le gouvernement tchadien, « plus de 3.800 migrants, dont 310 femmes et enfants, se trouvent dans une situation très difficile à Zouarké, avec très peu de nourriture, d’eau et moyens de transport pour se rendre dans le sud ».
L’équipe de l’OIM apporte des fournitures médicales essentielles à Zouarké car 53 migrants souffriraient de grave déshydratation ou d’autres maladies, ou bien auraient des os fracturés, a précisé la même source.
Jusqu’à présent, plus de 25.000 migrants principalement tchadiens sont arrivés de Libye dans les villes isolées de Faya et Kalait, depuis le début de la crise, a souligné l’organisation.