Le secrétaire général de l’Otan Anders Fogh Rasmussen a estimé dimanche que « la partie est terminée » pour le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, en dépit de l’enlisement du conflit entre ses forces et les insurgés soutenus par l’opération aérienne de l’Otan.
Mais M. Rasmussen a également déclaré que le conflit, qui dure depuis près de deux mois, devait être résolu par des moyens politiques, et non militaires.
« La partie est terminée pour Kadhafi. Il devrait réaliser rapidement et non plus tard qu’il n’y a pas d’avenir pour lui ou pour son régime », a déclaré le responsable de l’Otan à la chaîne de télévision américaine CNN.
« Son temps est compté. Il est de plus en plus isolé », a-t-il dit.
Etant donné la vague de contestation qui secoue l’Afrique du Nord et le Proche-Orient, l’élimination du chef d’Al-Qaïda Oussama Ben Laden, la pression croissante sur les talibans en Afghanistan, M. Rasmussen s’est déclaré « très optimiste » quant à un départ du colonel Kadhafi, au pouvoir depuis 41 ans.
L’Otan mène depuis mars une campagne de bombardements aériens contre des objectifs militaires libyens, mais n’a pas réussi à empêcher la poursuite de l’offensive des forces gouvernementales contre les villes tenues par les insurgés, comme Misrata, où des centaines de personnes ont été tuées.
« En premier lieu, nous devons comprendre qu’il n’y a pas de solution militaire. Nous avons besoin d’une solution politique » pour sortir de l’impasse, a poursuivi M. Rasmussen.
« Il est difficile d’imaginer que les attaques, les attaques révoltantes et systématiques (des forces loyalistes) contre le peuple libyen cesseront tant que Kadhafi restera au pouvoir », a-t-il déclaré.
Le conseiller du Président américain Barack Obama pour la sécurité nationale, Tom Donilon, a déclaré à la télévision ABC que Washington ne comptait pas accroître son engagement en Libye.
« L’Otan y conduit toujours cette opération, nous la soutenons », a-t-il dit.
Il a souligné que les Etats-Unis n’avaient pas l’intention de reprendre le contrôle opérationnel de la campagne de bombardements de l’Otan.
Les Etats-Unis ont dirigé les frappes aériennes au cours de la première semaine, mais ont ensuite laissé le contrôle opérationnel des missions à l’Otan.
« L’avenir appartient au peuple libyen, et c’est au peuple libyen de décider de l’avenir du pays. Nous sommes là-bas pour protéger les civils contre toute attaque conformément au mandat du Conseil de sécurité de l’ONU, et nous resterons aussi longtemps que nécessaire pour remplir ce mandat », a-t-il ajouté.
L’ancien vice-président Dick Cheney a critiqué, dans des déclarations à la chaîne Fox News, la politique de l’administration Obama en Libye, qu’il a jugée « confuse ».
Il a notamment estimé que l’administration Obama aurait dû s’engager dans un effort militaire décisif pour mettre fin à la crise.