Le dirigeant libyen avait proposé des négociations à la France et aux Etats-Unis et offert une amnistie aux rebelles de Misrata, à condition qu’ils déposent les armes. Le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi a répété qu’il ne renoncerait pas au pouvoir et appelé la France et les Etats-Unis à négocier avec lui une sortie de la crise en Libye.
L’Otan a rejeté l’appel lancé samedi 30 avril par le colonel Mouammar Kadhafi à un cessez-le-feu et des négociations pour sortir de la crise en Libye, affirmant vouloir voir « des actes et non des paroles », a annoncé un responsable de l’Alliance atlantique.
La veille au soir, Mouammar Kadhafi, qui a répété qu’il ne renoncerait pas au pouvoir dans une allocution retransmise par la télévision d’Etat, a appelé la France et les Etats-Unis à négocier avec lui une sortie de crise et proposé une amnistie aux rebelles de Misrata.
« Nous sommes prêts à négocier »
L’Otan « doit abandonner tout espoir d’un départ de Mouammar Kadhafi. Je n’ai pas de fonction officielle pour y renoncer. Je ne quitterai pas mon pays et je m’y battrai jusqu’à la mort », a déclaré le colonel Kadhafi. Répétant que les Libyens l’ »aiment », Mouammar Kadhafi a affirmé qu’il était pour eux « plus sacré que l’empereur du Japon ne l’était pour son peuple ». « Je suis sacré pour le peuple libyen, je suis un symbole et un père pour eux », a-t-il martelé.
« Nous sommes prêts à négocier avec la France et les Etats-Unis mais sans condition », a toutefois déclaré le dirigeant libyen. »Nous ne nous rendrons pas mais je vous appelle à négocier. Si vous voulez le pétrole, nous passerons des contrats avec vos compagnies, ce n’est pas la peine de mener une guerre », a-t-il poursuivi. »Nous pouvons régler nos problèmes entre Libyens sans nous battre, retirez vos flottes et vos avions », a encore lancé le leader libyen à l’adresse de l’Otan.
Amnistie
Kadhafi a en outre affirmé que les rebelles qui luttent contre ses forces « sont des terroristes qui ne sont pas de Libye, mais venus d’Algérie, d’Egypte, de Tunisie et d’Afghanistan ». « Nous les confronterons, enfants, femmes et vieillards, mais sans armes », a-t-il assuré.
Plus tôt, Tripoli avait offert une amnistie aux rebelles de la ville assiégée de Misrata, à condition qu’ils déposent les armes d’ici mardi. Le régime promet aux combattants qu’ils pourront quitter la ville s’ils se rendent.
« Nous nous battrons pour Misrata, soldat par soldat, jeune homme par jeune homme, jeune femme par jeune femme », a cependant menacé le porte-parole du gouvernement. Moussa Ibrahim a ajouté qu’aucun navire ne pourrait entrer dans le port sans coordination préalable avec Tripoli, sous peine de frappes de la part des forces loyalistes.
« Il n’y aura pas de reddition »
Dans la journée, l’Otan avait accusé les forces fidèles à Mouammar Kadhafi d’avoir miné les installations portuaires de la ville, devenue le symbole assiégé de la rébellion, afin d’empêcher l’envoi d’une aide humanitaire à la population prise au piège.
Des incidents ont par ailleurs éclaté vendredi entre forces kadhafistes et soldats tunisiens au niveau du poste-frontière de Dehiba, à 150 kilomètres environ de la côte méditerranéenne.
S’exprimant sur l’antenne d’Al Libiah, le fils du dirigeant libyen Saïf al Islam a par ailleurs déclaré vendredi soir que son père ne se rendrait jamais. « Que les bombardements durent quarante jours ou même quarante ans, il n’y aura pas de reddition », a-t-il lancé. « Le drapeau vert flottera haut. »
Mais le gouvernement libyen a aussi annoncé l’envoi de délégations en Europe, en Asie et en Amérique latine pour militer pour une fin du conflit. « Nous sommes les seuls à ne pas avoir peur de la paix », a commenté Moussa Ibrahim.