Libye, Les « islamistes » s’emparent d’une base à Benghazi

Libye, Les « islamistes » s’emparent d’une base à Benghazi
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Les autorités libyennes, qui peinent à construire une armée régulière depuis la chute de Kadhafi en 2011 après huit mois de « révolte » soutenue par les Occidentaux, montrent clairement qu’elles ne peuvent pas faire face aux milices islamistes qui dictent leur loi.

Les espoirs, leurs derniers, se tournent vers le Parlement issu des élections du 25 juin. Mais des doutes planent déjà sur la capacité des élus à se réunir à Benghazi, pour imposer un arrêt des combats à partir du 4 août, date prévue pour la première réunion de la nouvelle Chambre des représentants qui doit remplacer le Congrès général national, la plus haute autorité politique et législative du pays. Et pour cause ! Le « Conseil de Choura des révolutionnaires de Benghazi », une alliance de groupes terroristes, dont Ansar Al Chariaa, a réussi mardi, après plusieurs attaques, à prendre le quartier général de l’unité des Forces spéciales, l’une des rares brigades de l’armée régulière dans la capitale de l’est du pays et surtout la première à annoncer son soutien aux opérations que mène depuis le 16 mai dans l’Est du pays, le général dissident Khalifa Haftar pour sauver le pays des terroristes. Outre cette prise « historique » et celle d’autres sites militaires à l’Est du pays cette semaine, les groupes de Benghazi se sont accaparés d’un butin de guerre : des dizaines d’armes et des caisses de munitions. A Tripoli, où un incendie « hors de contrôle » continuait à ravager hier, pour la quatrième journée consécutive, un dépôt de stockage d’hydrocarbures – les pays étrangers sollicités pour éteindre cet incendie exigent au préalable l’arrêt des violences-, et où la milice de Zintar, alliée de Haftar, s’oppose à celle de Misrata, proche des Frères musulmans, Mustapha Abou Chagour, un député et ancien vice-Premier ministre dans le premier gouvernement post-révolution d’Abderahim al-Kib, de novembre 2011 à novembre 2012, a été enlevé de chez lui par un groupe armé à bord de trois voitures et libéré quelques heures plus tard. En attendant, les étrangers et des centaines de migrants clandestins s’entassant sur des embarcations de fortune, fuient la Libye, un pays qui menace aujourd’hui de se morceler.

Djamel B.