A l’instar du pays complètement en lambeau, de tout ce qui témoignait de la mainmise de Mouammar Kadhafi sur la Libye, il ne reste quasiment plus rien. De sa forteresse de Bab Al-Aziziya à son palais de Benghazi, il ne reste qu’amas de pierres dans des tas d’immondices.
Jadis lieu défendu au Libyen lambda et accessible à quelques rares privilégiés la forteresse de Bab Al-Aziziya en plein cœur de Tripoli la capitale est méconnaissable. Sur des images, difficile pour tout visiteur étranger d’admettre que là était le QG du pouvoir Kadhafi. Un lieu disposant d’une caserne, d’un centre de commandement, d’un jardin zoologique et autres. De Tripoli à Benghazi la ville rebelle, la désolation va croissante.Rasé, le Palais de Kadhafi qui surplombait la ville a cédé la place à un site de vente d’oiseaux et de bétails. Au milieu de ses ruines, les Libyens pour la plupart, ruminent leur regret. Les rares bâtiments encore debout sont aujourd’hui squattés par des sans-abris et déplacés du conflit libyen. Benghazi étant devenue un fief des islamistes radicaux, l’ancienne maison personnelle de Kadhafi dans le palais a un temps été occupée par Ansar Asharia, un groupe classé comme « terroriste » par les Etats-Unis et l’ONU.
Il y avait installé son QG en 2012.Mais il n’en reste aujourd’hui qu’un amas de gravats, ce QG ayant été rasé par des raids lancés en octobre 2014 par le général Khalifa Haftar, un officier controversé qui a déclaré la guerre aux groupes islamistes armés. L’endroit est depuis devenu un dépotoir public.
Le bonheur attendu de la chute de l’ex guide, présenté comme un dictateur, tarde à venir. Et malheureusement pour eux l’irréparable a été commis. Le quotidien est désormais fait de peur et désastre. On vit chaque jour comme si c’était le dernier, puisque pris en étau par deux gouvernements rivaux qui se livrent un combat sans merci avec des armes lourdes .

B. S.