Libye: Les crimes de l’otan contre les civils a l’index

Libye: Les crimes de l’otan contre les civils a l’index

Il y a cinq jours, Yves Bonnet était à Alger. La visite de l’ancien patron de la DST est passée inaperçue, mais un des objectifs de cette courte visite à la Capitale était de mettre au courant l’ancienne ministre algérienne, Saïda Benhabylles, de l’imminence d’un second périple en Libye

Organisée à l’initiative du Centre international de recherche et d’études sur le terrorisme et d’aide aux victimes du terrorisme (Ciret-Avt1) et du Centre français de recherche sur le renseignement (CF2R2), et avec le soutien du Forum pour la paix en Méditerranée, une délégation internationale d’experts, dirigée par Yves Bonnet, et secondée par Mme Saïda Benhabylles, la plus gradée des experts ayant prit part à la mission était tour à tour à Tripoli et en Tripolitaine, du 31 mars au 6 avril, puis à Benghazi et en Cyrénaïque, du 19 au 25 avril), afin d’évaluer la situation libyenne en toute indépendance et neutralité et de rencontrer les représentants des deux parties.

La délégation comprenait les personnalités éminentes comme Mme Saïda Benhabyllès (Algérie), ancienne ministre de la Solidarité, ancienne sénatrice, membre fondateur du Ciret-AVT, Prix des Nations unies pour la société civile, Mme Roumiana Ougartchinska (France/Bulgarie), essayiste, journaliste d’investigation, le Préfet Yves Bonnet (France), préfet honoraire, ancien député, ancien directeur de la Surveillance du territoire (DST), président du Ciret-AVT, Dirk Borgers (Belgique), expert indépendant, Eric Denécé (France), directeur du Centre français de recherche sur le renseignement (CF2R) et André Le Meignen (France), expert indépendant, vice-président du Ciret-AVT.

La mission a sanctionné ses investigations par un rapport qui a été remis à toutes les instances internationales, et a mis Sarkozy devant ses responsabilités en Libye. Le rapport a aussi permis d’établir un constat très négatif contre les insurgés moyens, et de relativiser les manquements imputés à Khadafi en Libye.

Le rapport a surtout mis en exergue les illusions du président Sarkozy ont été renforcées par les déclarations outrancières des représentants de la toute jeune révolution libyenne et l’enthousiasme – légitime – de la population de Benghazi. Les dirigeants du CNT clament que « la décision du président français a sauvé plus d’un million de vie humaines » et que c’est l’amitié entre la France et le CNT qui a permis l’évolution actuelle la survie de la rébellion.

Déjà le rapport mettait en garde contre les dérives terroristes à Benghazi, en relevant que ce qui était « déjà visible, c’est l’ambiance en Libye orientale, clairement marquée par l’intégrisme : les nombreuses femmes intégralement voilées, les hommes portant la barbe, imposent la comparaison avec l’Iran des ayatollahs ».

Il convient également de noter que les Frères musulmans libyens sont traditionnellement implantés dans l’Est du pays. Surtout, depuis près de deux décennies, la Cyrénaïque – et plus particulièrement le djebel Akhdar – est la zone refuge du Gicl. Mme Benhabylles a noté que les islamistes ont totalement phagocyté la révolution, et qu’à bien des égards, il s’agit d’un soulèvement limité géographiquement contre Khadafi, et qui revêt une nature islamiste revancharde contre celui qui les a maté entre 1985 et 1995.

Il a surtout noté les crimes perpétrés par l’Otan à Tripoli, massacrant près de 1 000 civils dans des bombardements destinés à créer un soulèvement contre Khadafi. En termes clairs, il serait judicieux de lire ou de publier l’intégralité du rapport, soigneusement occulté par les capitales parce qu’il va carrément à l’encontre de leurs thèses, de leurs objectifs et de leur propagande.

O.M.