La propagande du guide libyen marche à plein régime semant le doute sur ce qui s’y passe réellement.
N’en manquant pas une, le colonel El Gueddafi décrit les jeunes insurgés comme des manipulés qui «ont pris goût à ces pilules hallucinogènes distribuées, selon le «guide» libyen, par des hommes d’Al Qaîda venus d’Irak, d’Afghanistan ou même d’Algérie». El Gueddafi reprend à son compte l’antienne selon laquelle «quand on veut tuer son chien, on l’accuse d’avoir la rage».
Passons donc sur sa pantalonnade concernant l’Algérie. Il serait plus avisé de se préoccuper du manège insolite de ses soldats qui ont tout l’air d’être drogués, qui se livrent à des actes bizarres à la frontière tuniso-libyenne où se pressent des dizaines de milliers de réfugiés. Ceci dit, relevons que la situation en Libye est plus que jamais incertaine face aux déclarations contradictoires émanant tant des partisans d’El Gueddafi que des insurgés.
Qui fait quoi en Libye? Une certitude cependant, les combats faisaient rage hier dans plusieurs villes alors que les troupes du «guide» libyen tentent de reconquérir l’est du pays en bombardant la citadelle de Benghazi, tête de pont de la résistance à la dictature de Mouamar El Gueddafi, qui affirmait hier avoir repris plusieurs villes à l’opposition. Cette dernière a immédiatement démenti cette allégation, affirmant en revanche que les insurgés ont repris, hier, la ville et le port pétrolier, de Ras Lanouf pour le contrôle de laquelle des combats acharnée ont opposé samedi insurgés et troupes fidèles au «guide».
Au 20e jour d’une insurrection qui prend désormais des allures de guerre civile, la télévision d’Etat libyenne a annoncé, hier, que des forces fidèles au colonel El Gueddafi étaient en route vers Benghazi, à 1000 km à l’est de Tripoli.
La télévision d’Etat a affirmé que les pro-El Gueddafi avaient repris le contrôle de Ras Lanouf, ville pétrolière, de Tobrouk dans l’Est (près de la frontière avec l’Egypte) ainsi que de Misrata, la 3e ville du pays dans l’Ouest. Affirmant que ces villes avaient été reprises des mains des «bandes terroristes», elle a diffusé des images de «manifestations de joie» sur la place Verte, à Tripoli, ainsi qu’à Syrte, la ville natale du «guide», et Sebha (sud). Les insurgés ont cependant contesté ces assertions affirmant que les trois villes citées sont toujours sous leur contrôle.
«Ce n’est pas vrai. La région allant d’Ajdabiya à la frontière égyptienne est sous notre contrôle», a déclaré Fateh Faraj, un membre du conseil des insurgés à Tobrouk joint par téléphone, par l’AFP. De fait, des journalistes de l’AFP sur place à Ras Lanouf ont démenti la reprise par les force du régime El Gueddafi de la dite ville, de même, les insurgés, affirment que le stratégique port pétrolier de Ras Lanouf était toujours contrôlé, hier, (dimanche) par eux. Toutefois, en l’absence de sources indépendantes et surtout de médias internationaux, personne ne peut affirmer ce qui se passe actuellement en Libye, alors que la situation tend à s’envenimer avec les milliers de personnes qui veulent fuir les combats, une chose bien réelle, celle-là. D’ailleurs, des explosions ont été entendues dans la journée hier à Tripoli où il semble que des combats aient lieu. Ce que laissent imaginer les tirs d’armes automatiques entendus dans la capitale libyenne.
Nardjes FLICI