Les affrontements se poursuivaient mardi dans le nord de la Libye pour la deuxième journée consécutive entre le groupe jihadiste Etat islamique (EI) et les forces libyennes près des principaux terminaux pétroliers du pays
Situés dans la région du « Croissant pétrolier », sur la côte, les terminaux d’al-Sedra, de Ras Lanouf et de Brega sont les plus importants de Libye et sont donc cruciaux pour l’exportation du pétrole libyen.
L’EI avait mené lundi des attaques visant les installations pétrolières d’al-Sedra et de Ras Lanouf, entraînant des combats avec les gardes de ces sites, selon des sources de sécurité.
Le groupe extrémiste a tiré profit du chaos en Libye, après la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, pour s’implanter dans le pays, et contrôle depuis juin la grande ville de Syrte, un peu plus à l’ouest du « Croissant pétrolier ».

Inquiet notamment de la montée en puissance du groupe, la communauté internationale s’efforce de mettre en place un gouvernement d’union nationale, alors que deux autorités rivales –l’une basée dans l’Est et reconnue par la communauté internationale, l’autre siégeant dans la capitale Tripoli — se disputent le pouvoir.
Un réservoir de pétrole brut a été touché mardi, pris dans l’échange de feu près d’al-Sedra entre l’EI et les gardes des installations pétrolières, a indiqué l’agence de presse loyale aux autorités reconnues par la communauté internationale. « Les pompiers n’ont pu accéder au site à cause des combats », poursuit l’agence.
Le porte-parole de la Compagnie nationale du pétrole (NOC, branche dépendant de l’Est) Mohamad al-Manfi a indiqué à l’AFP qu’un réservoir avait été « entièrement détruit par le feu », l’évaluant à « environ 420.000 barils de pétrole ».
Un réservoir avait déjà pris feu lundi à Ras Lanouf lors des combats et les pompiers n’avaient pas pu l’éteindre. Un porte-parole des gardes des installations pétrolières, Ali al-Hassi, a confirmé à l’AFP la poursuite des combats.
« Les affrontements se déroulent dans une zone à 20 km au sud-ouest d’al-Sedra et nous avons perdu sept de nos hommes », a-t-il précisé.
Lundi, un colonel des forces loyales au gouvernement basé dans l’Est avait indiqué que ses forces avaient été « attaquées par un convoi d’une dizaine de véhicules de l’EI » dans la région d’al-Sedra et Ras Lanouf.
Un responsable de l’armée de l’air de la base aérienne de Misrata (à l’ouest de Syrte) avait dit pour sa part que des raids aériens avaient été menés contre les positions des jihadistes dans la journée, en soutien aux gardes.
La base de Misrata est contrôlée par les autorités basées à Tripoli, proches de la coalition de milices Fajr Libya. La NOC a appelé lundi dans un communiqué le gouvernement basé dans l’Est à aider les gardes des installations pétrolières en leur fournissant « armes, munitions et matériels ».