Le Conseil national de transition (CNT) convoite le siège de la Libye lors de la prochaine réunion de l’Opep, prévue pour le 8 juin à Vienne. Les rebelles ont annoncé, hier, leur volonté de représenter leur pays à la réunion.
«Nous voulons participer à la prochaine réunion de l’Opep et nous allons étudier le moyen légal de le faire», a déclaré le responsable de l’Information du CNT, Mahmoud Chammam, précisant que le Conseil n’a pas encore reçu d’invitation de la part de l’organisation. La décision du CNT aurait été prise, selon la rébellion, après à la «défection» du ministre libyen du Pétrole. Selon M. Chammam, «M. Ghanem se trouve à son domicile à Vienne, mais il n’est pas entré en contact avec le CNT». Selon des sources proche du gouvernement tunisien, M. Chammam a quitté la Libye dimanche pour la Tunisie. Mais il est reparti mardi matin pour une destination inconnue. Selon l’Agence internationale de l’énergie, la Libye, membre de l’Opep, exportait en temps normal 1,49 million de barils par jour, en majeure partie (85%) vers l’Europe. Mais depuis le déclenchement du mouvement révolutionnaire, le 15 février, sa production a fortement chuté. Les rebelles contrôlant l’est de la Libye avaient, par ailleurs, indiqué début mai qu’ils n’envisageaient pas reprendre les exportations de pétrole et que leur priorité pour le moment était de protéger les installations pétrolières, étant donné que l’armée de Kadhafi avait déjà bombardé des réservoirs de pétrole.
Par ailleurs, le bureau du procureur de la Cour pénale internationale (CPI) a mis en garde, hier, les autorités libyennes contre une enquête et des poursuites à leur encontre si elles contribuaient à «dissimuler» des crimes commis en Libye. «Le bureau du procureur considère qu’une partie du plan criminel mis en oeuvre en Libye consiste notamment à dissimuler des crimes», a indiqué Phakiso Mochochoko, chef de la division de la coopération au bureau du procureur, dans une lettre envoyée au chef de la diplomatie libyenne, Abdelati Obeidi.
«Le bureau vous appelle, ainsi que les autres autorités libyennes, à ne pas participer à la dissimulation de ces crimes. Dans le cas contraire, une enquête et des poursuites de la part du bureau s’ensuivraient», a-t-il ajouté.
Le procureur de la CPI, Luis Moreno-Ocampo, a demandé lundi aux juges de délivrer des mandats d’arrêt pour crimes contre l’humanité contre le colonel Kadhafi, son fils Seif Al-Islam et le chef des renseignements libyens, Abdallah Al-Senoussi. Enfin, l’Onu a révisé à 407,8 millions de dollars un appel de fonds pour venir en aide au peuple Libyen.
L’appel actuel, couvrant les besoins jusqu’à fin mai, est de 310 millions de dollars. Selon l’Onu, le nouveau montant permettrait de financer les actions humanitaires en Libye jusqu’au mois de septembre.