Libye, L’armée entre à Tripoli

Libye, L’armée entre à Tripoli
libye-larmee-entre-a-tripoli.jpg

L’armée s’est déployée hier, dans la capitale libyenne après les heurts meurtriers sur fond de tensions entre groupes armés de Tripoli et milices de Misrata.

Des dizaines de blindés de l’armée se sont déployés dans la capitale, selon un journaliste de l’AFP et des témoins. Des soldats juchés sur des blindés se dirigeaient vers le centre de la ville, sur la route longeant la mer, levant les doigts en V en signe de victoire.

Ce déploiement exceptionnel de l’armée libyenne, en cours de formation, intervient sur instruction du ministère de la Défense et semble avoir rassuré la population de la capitale. Celle-ci était relativement animée en fin d’après-midi alors que la police a annoncé qu’elle allait aussi y renforcer sa présence. Hier, ces milices ont commencé leur retrait de la capitale, notamment celles de Misrata qui avaient été sommées hier par les autorités de cette ville (200 km à l’est de Tripoli) de quitter la capitale dans les 72 heures. L’une d’elles a été impliquée dans des heurts dans le quartier de Salaheddine (sud), selon des témoins. Selon des images de la télévision locale de Misrata, ces miliciens ont été accueillis à Misrata comme des héros par des dizaines d’habitants. Si le retrait des Misratis devrait calmer la situation, il ne mettra pas fin à la présence des milices dans la capitale, dont celles de Zenten qui contrôlent plusieurs quartiers à Tripoli, en particulier la route de l’aéroport. Les ex-rebelles de Zenten et Misrata ont puisé dans l’arsenal de l’ancien régime de Mouammar Kadhafi. Ils sont les mieux armés en Libye, disposant de différentes armes légères et lourdes et de véhicules blindés, dont des chars. Après un calme relatif dimanche, les violences ont touché lundi Benghazi, chef-lieu de l’Est libyen où le gouverneur militaire de la ville, le colonel Abdallah al-Saiti, a échappé à une tentative d’assassinat au cours de laquelle un soldat a été tué et un autre grièvement blessé. Les incidents de vendredi, les plus meurtriers à Tripoli depuis la chute du régime de Maamar el-Gueddafi en 2011, ont ravivé la colère des Tripolitains, qui ont observé en nombre une deuxième journée de grève générale. La capitale et sa banlieue étaient quasi-paralysées et la plupart des magasins ont baissé leur rideau, selon des journalistes de l’AFP. Dans un communiqué, Human Rights Watch (HRW) a appelé le «gouvernement libyen à tenir immédiatement sa promesse de désarmer les milices», soulignant que «les milices de Misrata avaient tiré sur des manifestants pacifiques avec des fusils d’assaut, des mitrailleuses et des armes lourdes».

R. I. / Agences