Mouammar Kadhafi a prononcé un discours ce mardi après-midi à la télévision. Il a indiqué qu’il était le guide de la révolution et qu’il ne partirait pas. « Je mourrai martyr » dit-il. Il a appelé la population à faire rentrer ses enfants qui manifestent dans les rues et, selon lui, sont manipulés voire drogués (notamment par les Américains et les Italiens).
Le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, confronté à une révolte populaire sans précédent depuis une semaine, a juré mardi dans un discours télévisé de rétablir l’ordre, brandissant la menace d’une répression sanglante. Promettant de se battre « jusqu’à la dernière goutte » de son sang, il a appelé la police et l’armée à reprendre la situation en main et assuré que tout manifestant armé méritait la « peine de mort ». « Rendez vos armes immédiatement, sinon il y aura des boucheries », a-t-il lancé évoquant une riposte « similaire à Tiananmen », en référence à la répression militaire du « Printemps de Pékin » en juin 1989 qui avait fait des centaines, voire des milliers de morts, selon les sources.
Les manifestants menacés de mort
Kadhafi a montré un timide geste d’ouverture en appelant à la création de comités populaires plus libres. Il a incité les Libyens à quitter leurs maisons pour aller chercher leurs enfants qui manifestent dans les rues et les faire rentrer à la maison. Des enfants « drogués » a-t-il répété. Il a menacé les manifestants en avertissant que toute personne commentant des actes de vandalisme serait passible de peine de mort. Il a poursuivi en déclarant que si les fauteurs de trouble n’étaient pas arrêtés, le pays plongerait dans la guerre civile. Il a donc ordonné à l’armée et la police de reprendre la situation en mains.
Des centaines de victimes
D’après l’organisation Human Rights Watch (HRW), la répression a déjà fait « au moins 62 » morts dans la capitale Tripoli depuis dimanche. Lundi matin, HRW avait annoncé un bilan d’au moins 233 morts depuis le 15 février, sans faire état de victimes à Tripoli. La Fédération internationale des ligues de droits de l’Homme (FIDH) avait avancé le chiffre de « 300 à 400 » morts dans le pays.