Intention n Qu’ils soient reconnus ou non par la communauté internationale, les deux gouvernements lancent un appel pressant pour combattre l’EI, un ennemi commun.
Dans cette perspective, le gouvernement reconnu par la communauté internationale s’est engagé avant-hier «à tout faire pour reprendre Syrte et son aéroport des mains des terroristes». Il a réclamé des armes «pour combattre le plan de l’EI de s’emparer des champs de pétrole en vue de financer ses opérations».
A Tunis, à l’issue d’une réunion sous l’égide des Nations unies, des élus locaux libyens ont appelé dans une déclaration à «la formation rapide» d’un gouvernement d’union. L’émissaire onusien Bernardino Leon travaille sur un nouveau projet d’accord, qu’il prévoit de présenter en début de ce mois. De son côté, le gouvernement libyen installé à Tripoli, a appelé à la «mobilisation urgente» face au groupe Etat islamique, après que des jihadistes ont revendiqué un attentat suicide meurtrier contre des membres d’une milice alliée aux autorités. Ce gouvernement, non reconnu par la communauté internationale et appuyé par la coalition des milices de Fajr Libya, a appelé dans un communiqué, «les officiers et soldats de l’état-major de l’armée libyenne, les forces du ministère de l’Intérieur et de tous les services de sécurité ainsi que les révolutionnaires du 17-Février dans toutes les villes (…) à la mobilisation urgente». Ce communiqué appelle toutes ces forces «à ne pas laisser tomber leur patrie et à être prêtes pour défendre la terre, l’honneur et la religion».
Ce gouvernement souligne qu’il «est déterminé à combattre la pensée extrémiste (…) jusqu’à son éradication», et à «combattre les takfiris (allusions aux extrémistes sunnites)». Cet appel survient quelques heures après la mort de cinq membres des milices de Fajr Libya dans un attentat suicide contre un point de contrôle dans l’ouest du pays, revendiqué par la branche libyenne de l’EI.
La branche libyenne du groupe Etat islamique (EI) a déclaré la «guerre» à la puissante coalition de milices qui contrôle Tripoli après avoir revendiqué, hier, l’attentat suicide. A l’aube, un kamikaze «s’est fait sauter» à bord d’une voiture «près d’un point de contrôle à une entrée de Dafiniyah», localité située entre Zliten et Misrata, à l’est de Tripoli, a déclaré un porte-parole de la coalition de milices de Fajr Libya (Aube de la Libye). L’attaque a tué cinq miliciens et en a blessé sept, selon un bilan donné par l’agence de presse Lana, proche des autorités de Tripoli. L’EI l’a revendiquée sur Twitter et affirmé qu’elle avait été menée par un Tunisien identifié comme «Abou Wahib al-Tounsi». «Les apostats de Fajr Libya (…) doivent savoir qu’une guerre se profile pour purger la Terre de leur crasse, à moins qu’ils se repentent et retournent à leur vraie religion», a indiqué l’EI sur Twitter. L’organisation jihadiste a aussi prévenu les miliciens de Fajr Libya qu’ils devaient se préparer à la «guerre». Les milices font la loi sur le terrain alors que deux autorités, chacune dotée d’un Parlement et d’un gouvernement, se disputent le pouvoir…
R. I. / Agences