De nouveaux bombardements de l’OTAN ont frappé Tripoli, et le camp Kadhafi publie les premiers chiffres des massacres de la coalition
«Du 19 mars au 26 mai derniers, nous avons eu 718 martyrs parmi les civils et 4 067 blessés, dont 433 gravement», a déclaré le porte-parole du gouvernement libyen, Moussa Ibrahim, hier, mardi.
Selon ce dernier, ces chiffres ne prennent pas en compte les victimes parmi les soldats libyens, chiffre que le ministère de la Défense a «refusé» de divulguer, a-t-il dit, tout en estimant qu’un départ du pouvoir du dirigeant Mouammar Kadhafi, pressé par la communauté internationale, serait le «pire scénario» pour le pays, mettant en garde contre une «guerre civile». «Si Kadhafi disparaît, la valve de sécurité disparaîtra», a-t-il ajouté, écartant à nouveau tout départ du pouvoir de Mouammar Kadhafi. Ibrahim a démenti, par ailleurs, que le Président sud-africain ait négocié avec le Guide une «stratégie de sortie», au cours de sa visite lundi dernier à Tripoli. Jacob Zuma n’a «jamais discuté d’une stratégie de sortie, comme cela a été écrit dans la presse», a-t-il dit. Plus tôt, la présidence sud-africaine avait indiqué que le colonel Kadhafi n’était «pas disposé à quitter son pays» malgré les bombardements de l’OTAN. Lors d’une rencontre entre les deux hommes, le colonel Kadhafi «a insisté sur le fait qu’il n’était pas disposé à quitter son pays, malgré les difficultés», selon un communiqué de la présidence. Le déplacement du Président sud-africain a coïncidé avec une intensification des frappes de l’OTAN, qui cherche à porter un coup fatal au régime libyen. Des raids qui se sont poursuivis, hier, mardi, avec six puissantes explosions secouant le centre de Tripoli, cible de l’OTAN depuis près d’une dizaine de jours. Le ministère libyen des Affaires étrangères a, pour sa part, dénoncé la «visite illégale» faite par le chef de la diplomatie italienne, Franco Frattini, à Benghazi, fief de la rébellion libyenne.
Le ministère «condamne fermement cette visite illégale qui représente une violation flagrante des normes et conventions internationales et une ingérence dans les affaires intérieures d’un pays membre souverain et indépendant de l’ONU», a-t-il déclaré. Selon Tripoli, la visite de Frattini à Benghazi, «ne favorise pas les efforts déployés pour trouver une solution pacifique à la situation en Libye, en particulier la feuille de route de l’Union africaine» acceptée par Tripoli mais rejetée par la rébellion. «La réouverture d’un consulat général à Benghazi, sans coordination préalable avec les autorités officielles, est contraire aux normes et traditions diplomatiques», a encore ajouté la même source.