La télévision libyenne a affirmé que « Kadhafi a été arrêté en même temps que son fils Mouatassim ainsi que Mansour Daou (le chef des services de sécurité intérieure), et Abdallah Senoussi » le chef des renseignements libyens, dans la ville de Syrte. Les forces du CNT ont ensuite annoncé sa mort.
Mouammar Kadhafi, 69 ans, a gouverné la Libye pendant près de 42 ans d’une main de fer avant d’être renversé par une rébellion. Il s’est enfui le 23 août de son quartier général de Tripoli et il était depuis recherché. Par ailleurs, le ministre de la Défense du régime déchu libyen, Aboubakr Younès Jaber, a été tué dans la ville de Syrte, située à 360 kilomètres à l’est de Tripoli, a indiqué jeudi un médecin.
Le peuple libyen puis l’OTAN avaient engagé une guerre contre le régime de Mouammar Kadhafi. Retour sur une opération débutée depuis neuf mois.
15-16 FÉVRIER – Des émeutes éclatent dans la nuit du 15 au 16 février à Benghazi, dans l’est du pays, où des centaines de personnes affrontent les forces de sécurité.
17 FÉVRIER – S’inspirant des soulèvement populaires en Tunisie et en Egypte, des opposants appellent à un « Jour de colère » contre Mouammar Kadhafi. Affrontements dans plusieurs villes.
21 FÉVRIER – La chaîne Al Djazira fait état d’une soixantaine de morts à Tripoli. Des avions de l’armée de l’air ouvrent le feu sur des manifestants. Nicolas Sarkozy condamne « l’usage inacceptable de la force ».
22 FÉVRIER – Dans sa première apparition publique depuis le début des troubles, Kadhafi dément les rumeurs sur sa fuite au Venezuela. Son intervention dure 22 secondes. Dans un discours télévisé diffusé quelques heures plus tard, il accuse les manifestants de vouloir faire de la Libye un califat islamique.
24 FÉVRIER – Des témoins affirment que plusieurs villes de l’Ouest sont à leur tour tombées, dont Misrata, à l’est de Tripoli, et Zouara. Des combats sont signalés à Zaouïah, dans l’Ouest. A la télévision, Kadhafi accuse Oussama ben Laden et Al Qaïda d’orchestrer le soulèvement.
26 FÉVRIER – Au siège des Nations unies, où l’ambassadeur adjoint de Libye se rallie à la révolte, le Conseil de sécurité adopte à l’unanimité des sanctions contre Kadhafi et ses proches et saisit la Cour pénale internationale (CPI).
27 FÉVRIER – A Benghazi, les opposants forment un Conseil national de transition, dirigé par Moustafa Abdeldjeïl, ex-ministre de la Justice qui a démissionné pour protester contre la répression.
6 MARS – Les forces kadhafistes lancent une contre-attaque sur Misrata, troisième ville du pays à 200 km à l’est de Tripoli.
16 MARS – L’armée régulière, qui a repoussé les rebelles sur 160 km au cours de la semaine précédente, progresse en direction de Benghazi. Saïf al Islam Kadhafi, un des fils du dirigeant libyen, annonce: « Dans 48 heures, tout sera fini ». Sur le plan diplomatique, les Etats-Unis se rallient clairement à une forme d’intervention militaire que réclament Paris et Londres.
17 MARS – Par dix voix pour et cinq abstentions, le Conseil de sécurité des Nations unies adopte la résolution 1973 qui instaure une zone d’exclusion dans le ciel libyen et autorise « toutes les mesures nécessaires » pour assurer la protection des populations civiles face à l’armée de Mouammar Kadhafi.
19 MARS – A la suite d’un sommet à Paris regroupant des pays européens, arabes et nord-américains, des objectifs militaires – bases aériennes et défenses antiaérienne, mais aussi des blindés – sont pris pour cible par l’aviation de pays occidentaux, dont la France, ainsi que par des missiles tirés à partir de sous-marins et navires américains et britanniques.
27 MARS – Les insurgés reprennent Bin Djaouad et contrôlent désormais tous les terminaux pétrolier de l’Est libyen. Dans la soirée, des explosions retentissent dans la soirée à Syrte, ville natale du dirigeant libyen tenue par ses troupes.
1ER AVRIL – Le Conseil national de transition (CNT) propose de suspendre les opérations militaires à condition que Mouammar Kadhafi quitte le pays et que ses forces se retirent des localités qu’elles contrôlent. Tripoli rejette l’offre, jugeant inacceptables les conditions des insurgés.
22 AVRIL – La guerre se dirige vers une impasse même si les frappes aériennes de la coalition internationale ont réduit de 30 à 40% le gros des forces terrestres de Mouammar Kadhafi, estime l’amiral Mike Mullen, chef d’état-major interarmes américain.
29 AVRIL – Le gouvernement libyen affirme contrôler le port maritime de Misrata et propose une amnistie aux rebelles assiégés dans la troisième ville du pays s’ils déposent les armes d’ici le 3 mai.
30 AVRIL – Mouammar Kadhafi survit à un raid de l’Otan à Tripoli dans lequel ont péri son plus jeune fils, Saïf al Arab, et trois de ses petits-enfants, annonce le porte-parole du gouvernement libyen, Moussa Ibrahim, qui accuse l’Otan d’avoir tenté d’assassiner le Guide. L’Alliance atlantique dément avoir visé le colonel libyen ou des membres de sa famille, assurant que toutes ses cibles sont « militaires par nature ».
8 JUIN – Les puissances occidentales et arabes rencontrent les représentants des rebelles libyens à Abou Dhabi afin d’y réfléchir aux moyens de mettre un terme au régime de Mouammar Kadhafi.
27 JUIN – La Cour pénale internationale émet des mandats d’arrêt pour crimes contre l’humanité à l’encontre de Mouammar Kadhafi , de son fils Saïf al Islam et du chef des services de renseignement, Abdoullah al Senoussi.
15 JUILLET – Les pays de l’Otan et les puissances arabes membres du groupe de contact sur la Libye, réunis à Istanbul, reconnaissent le Conseil national de transition (CNT) comme seule instance représentative du peuple libyen.
30 JUILLET – L’Otan annonce avoir bombardé les émetteurs satellites de Tripoli afin de mettre fin aux « émissions de terreur » de Kadhafi. La télévision d’Etat reste toutefois opérationnelle.
11 AOÛT – Les rebelles affirment s’être emparés d’une partie de Brega, mais les forces kadhafistes contrôlent toujours l’ouest de la ville, où sont concentrées les infrastructures pétrolières.
14 AOÛT – Les rebelles s’emparent de Zaouiyah, près de Tripoli, coupant ainsi la route vers la Tunisie et le ravitaillement de la capitale en nourriture et en carburant. L’armée détient toujours la raffinerie de pétrole, dernière source de carburant du régime.
15 AOÛT – Dans un appel téléphonique à peine audible à la télévision d’Etat, Kadhafi appelle ses partisans à chasser les rebelles et l’Otan de Libye: « Tenez-vous prêts au combat (…) Le sang des martyrs nourrit le champ de bataille. » Le même jour, les rebelles disent avoir pris Gariane, au sud de Tripoli, sur la route reliant la capitale à Sabha, forteresse de Kadhafi dans le désert.
23 AOÛT – Les rebelles entrent dans le complexe fortifié de Mouammar Kadhafi, Bab al Azizia, et détruisent les symboles du régime.
29 AOÛT- La femme de Kadhafi, sa fille Aïcha et deux de ses fils entrent en Algérie. Aïcha Kadhafi accouche dans une clinique près de la frontière quelques heures plus tard.
21 SEPTEMBRE – Le gouvernement intérimaire formé par les rebelles annonce la prise de Sabha, l’un des trois derniers bastions des forces fidèles à Kadhafi. Syrte, ville natale du colonel, et Bani Walid continuent de résister.
17 OCTOBRE – Les forces du CNT célèbrent la prise de Bani Walid, avant-dernier bastion kadhafiste. Une chaîne de télévision syrienne confirme la mort de Khamis Kadhafi dans des combats au sud-est de Tripoli, le 29 août.
20 OCTOBRE – Les combattants du CNT mettent fin à la résistance à Syrte après deux mois de siège. Mouammar Kadhafi meurt des suites de ses blessures après des frappes aériennes de l’Otan sur son convoi qui tentait de fuir Syrte.