Deux attentats à la voiture piégée ont fait deux morts dimanche, jour de l’Aïd el-Fitr, à Tripoli, a annoncé hier le ministère libyen de l’Intérieur.
Quatre personnes, ont été arrêtées a assure le vice-ministre de l’Intérieur, Omar al-Khadhraoui, au cours d’une conférence de presse. «Les suspects étaient des partisans de l’ancien régime de Mouammar Kadhafi». Il a ajouté que le mobile avancé par le principal suspect était la vengeance de la mort de son frère, tué dans un raid de l’Otan qui avait appuyé militairement les rebelles dans leur lutte contre le régime de Kadhafi.
Plus tôt un porte-parole de la Haute Commission de sécurité qui dépend du ministère de l’Intérieur avait annoncé l’arrestation de «plusieurs» personnes soupçonnées d’être impliquées dans les attentats.
Hier et dans ce même contexte une bombe artisanale a explosé sous la voiture d’un diplomate égyptien à Benghazi, qui était stationnée devant chez lui. «Des inconnus à bord d’un véhicule ont passé devant le domicile du premier secrétaire du Consulat égyptien à Benghazi et ont jeté une bombe artisanale en direction de sa voiture stationnée devant la maison», a indiqué un haut responsable de la sécurité sous le couvert de l’anonymat. La voiture qui portait des plaques diplomatiques «a explosé mais il n’y a pas eu de victime», a-t-il ajouté. Contacté par l’AFP, le diplomate égyptien, Abdelhamid al-Rafii a refusé de commenter l’incident, affirmant qu’il attendait encore les consignes du Caire.
Cet incident coïncide avec des appels à manifester contre l’Egypte, lancés sur Facebook pour dénoncer l’attribution de fréquences sur le satellite Nilesat qui relève du gouvernement égyptien, à des chaînes appartenant à des responsables de l’ancien régime de Mouammar Kadhafi, qui ont trouvé refuge en Egypte. Selon des internautes libyens, ces chaînes, comme Al-Wadi (la rivière) ou Watanouna (notre pays) permettent aux partisans de l’ancien régime en Libye de s’organiser et servent à leur envoyer des messages codés en vue de commettre des attentats. Ils réclament par ailleurs le rapatriement des dignitaires de l’ancien régime qui se sont réfugiés en Egypte.
La ville de Benghazi est en proie depuis quelques mois à une recrudescence des violences. Des attaques contre des diplomates occidentaux, les locaux du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et des assassinats d’anciens responsables de sécurité ayant travaillé sous l’ancien régime, avaient été enregistrés dans cette ville de l’est libyen, qui a été le fer de lance de la contestation ayant abouti à la chute du régime de Kadhafi.
R. I. / Agences