Depuis quelques jours, des témoignages avec photos et vidéos à l’appui, commencent à sortir de l’anonymat dans lequel on a bien voulu les enfermer et font le tour sur Internet.
Des centaines de personnes auraient été éxécutées froidement, d’autres torturées, alors qu’une chasse à l’homme est engagée visant les loyalistes. Des maisons sont attaquées, des voitures volées, des magasins pillés.
Tous les témoignages, particulièrement ceux des rescapés, concordent pour dire que ces exactions sont le fait des rebelles. Les noirs sont particulièrement visés et ne doivent leur salut, quand ils le peuvent qu’à la fuite. Les nouveaux maitres de Tripoli font régner une terreur sans précédent sur les loyalistes à Kadhafi. Les exactions sont nombreuses et elles se font sans retenue et sans pitié.
La commissaire européenne à l’Aide humanitaire, Kristalina Georgieva, s’est opposée jeudi à ces exactions en Libye, déclarant que l’UE « n’accordera pas une confiance sans réserves » au nouveau pouvoir dans ce pays. « Si de nouvelles effusions de sang commencent en Libye, nous nous y opposerons. L’attitude de l’UE à l’égard de ceux qui ne respectent pas la loi sera la même » que celle à l’égard de l’ancien régime, a déclaré Mme Georgieva dans une interview à la radio nationale bulgare. Mme Georgieva a fait part de son « inquiétude du point de vue humanitaire ». « L’UE accepte le nouveau pouvoir en Libye, mais la confiance en lui ne sera pas sans réserves », a-t-elle insisté.
L’ONG Human Rights Watch avait rapporté le mois dernier des pillages, des incendies criminels et des mauvais traitements de civils perpétrés par certains rebelles.
Mardi une autre ONG, Amnesty International, a évoqué des cas de mauvais traitements, notamment de personnes suspectées d’avoir combattu au sein des forces loyalistes, en particulier des noirs et des Africains sub-sahariens.
L’Union européenne a rappelé mercredi « la nécessité de respecter le droit international et les droits de l’homme », alors que le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a fait état de « centaines de prisonniers, dont des mercenaires, détenus par les rebelles libyens ».