L’OTAN est actuellement dans une «impasse» en Libye, a estimé, hier, le chef d’état-major interarmées américain, l’amiral Michael Mullen.
Les rebelles libyens combattent depuis la mi-février les forces loyalistes et ont reçu le renfort de l’OTAN, qui, malgré les raids aériens n’est pas arrivée jusqu’ici à déloger Mouammar Kadhafi du pouvoir. Sa résidence a été touchée samedi par des avions de l’OTAN dans une série de sept raids, dont un a atteint un centre de commandement militaire, selon l’Alliance.
«Nous sommes, de manière générale, dans une impasse», a reconnu l’amiral Mullen au cours d’un point de presse à Washington, le dernier avant son départ à la retraite. Mais les raids de l’OTAN «ont considérablement amoindri» les forces du colonel Kadhafi et ont constitué «une pression supplémentaire sur l’armée loyaliste», a-t-il relevé.
«A long terme, je pense que c’est une stratégie qui fonctionnera (et permettra) de chasser Kadhafi du pouvoir», a-t-il affirmé. Interrogé pour savoir si Washington était prêt à armer les rebelles libyens, l’amiral Mullen a répondu qu’il n’y avait «pas eu de décision d’armer le CNT (Conseil national de transition) de la part des Etats-Unis». Le Président américain, Barack Obama, a nommé le général Martin Dempsey pour remplacer l’amiral Mullen, qui prendra sa retraite le 30 septembre. Hier, au moins sept personnes ont été tuées dans un raid de l’OTAN contre un petit hôpital à Zliten, à 150 km à l’est de Tripoli, ont affirmé les autorités libyennes, tandis que des journalistes conduits sur place ont pu entendre des tirs sur le front tout proche. Devant le petit hôpital, bombardé selon les autorités lors d’un raid de l’OTAN, hier, entre 8h00 et 8h30, les journalistes ont pu voir un bâtiment complètement détruit, avec le Croissant-Rouge à l’entrée et des produits pharmaceutiques, un brancard, des gants, des bouteilles d’oxygène éparpillées. Selon les autorités, il s’agissait d’un petit centre de lutte contre les maladies contagieuses. Dans l’après-midi, des engins étaient toujours à l’œuvre pour fouiller les décombres, et cinq ambulances étaient sur place dans l’attente d’éventuels survivants. Dans une autre zone, les journalistes ont été conduits hier devant quatre dépôts de produits alimentaires bombardés dans la nuit par l’OTAN, selon les autorités. L’un des bâtiments était en flammes. Les journalistes ont vu des centaines de sacs de riz, des tomates, de l’huile végétale brûler. Dans la même enceinte, les journalistes ont aussi pu apercevoir un bâtiment de la «sécurité agricole», qui a été totalement détruit. L’OTAN, avec ses frappes aveugles et qui justifie son intervention et son implication par «la nécessité de sauver la vie des populations civiles» est ainsi en train de multiplier les bavures.