Des combats meurtriers ont opposé ces dernières 48 heures les forces pro et antigouvernementales dans l’est et l’ouest de la Libye.
C’est ce qu’ont annoncé, hier, des sources sécuritaires, à une journée d’un nouveau round de dialogue qui se tiendra à Alger, demain, et qui est destiné à mettre fin à la guerre. Des combats ont ainsi opposé, vendredi et hier, les deux camps dans la région d’Aziziya, à 35 km à l’ouest de la capitale, les pro-gouvernementaux cherchant à reprendre du terrain et avancer vers Tripoli. «Nous combattons les forces tribales (alliées du gouvernement) et nous les empêchons de progresser», a affirmé un commandant local de Fajr Libya.
Les combats ont cessé en fin de matinée. A plus de 1 000 km à l’est, à Benghazi, deuxième ville du pays, ce sont des groupes armés islamistes non liés à Fajr Libya qui s’opposent aux forces pro-gouvernementales. Vendredi, les combats entre ces deux camps ont coûté la vie à 10 soldats et blessé plus de 40, selon des sources de sécurité et médicales. Ils ont éclaté après un assaut des militaires contre des positions des groupes islamistes dans le secteur de Hawari, à la limite sud de la ville, a-t-on ajouté.
Les forces du général Khalifa Haftar, devenu l’homme fort de l’armée libyenne, cherchent depuis mai 2014 à chasser de Benghazi les groupes islamistes armés qui contrôlent en partie la ville. Il avait assuré mi-mars qu’il reprendrait le contrôle de Benghazi d’ici un mois. Dans son communiqué, la Mission d’appui de l’ONU en Libye (Manul) a condamné la «grave escalade» dans l’Ouest libyen, notamment à Aziziya. Elle a exprimé sa «profonde inquiétude quant aux souffrances des habitants» et appelé les protagonistes à cesser «immédiatement» les hostilités et à convenir «d’arrangements sécuritaires pour permettre aux résidents de retrouver une vie normale».

La Manul a, en outre, réitéré son appel aux parties en conflit «à éviter d’entreprendre des actions militaires» qui exacerberaient les «très fortes tensions» existantes et menaceraient le dialogue interlibyen. Ces nouvelles violences surviennent alors que plusieurs sessions de dialogue interlibyen ont eu lieu ces dernières semaines, sous l’égide de l’ONU, qui tente d’arracher un accord sur un gouvernement d’unité nationale. A Alger, le dialogue réunissant les représentants de six partis politiques et des militants doit reprendre demain en présence de l’émissaire de l’ONU en Libye, Bernardino Leon. Enfin, des élus libyens seront la semaine prochaine à Washington dans le cadre des initiatives de paix de l’ONU pour parvenir à un gouvernement d’union.
R. I. / AFP