Libye: cap sur les étapes à venir, échéances électorales et unification de l’armée

Libye: cap sur les étapes à venir, échéances électorales et unification de l’armée

ALGER – Les efforts en vue d’un règlement de la crise en Libye se poursuivent à travers les tentatives de ‘Envoyé spécial de l’ONU de réunir les différents partis politiques pour rapprocher les points de vue et surmonter les obstacles, afin de créer toutes les conditions appropriées pour l’organisation des élections générales et l’unification de l’armée comme prévoit l’Accord politique libyen.

Le processus politique actuel en Libye dont la mise en oeuvre du Plan d’action de l’émissaire de l’ONU, Ghassan Salamé, repose sur trois étapes, à savoir la révision de l’Accord politique, l’adoption d’une Constitution et l’organisation d’élections générales prévues en été 2018.

Dans le cadre de la feuille de route fixée par les Nations Unies, il a été convenu lors d’une réunion dans la capitale égyptienne, Le Caire, de former une force militaire pour sécuriser le Sud du pays et assurer la paix dans cette région, en proie régulièrement à des affrontements armés meurtriers  entre tribus et groupes armés.

L’objectif du Conseil présidentiel du gouvernement d’union nationale est de sortir le pays de l’anarchie exacerbée par la prolifération des armes et des organisations terroristes en essayant de parvenir à un consensus politique qui créerait un climat de sécurité et de stabilité, de manière à être en mesure de relever les défis par « l’unification militaire ».

Le porte-parole du président du Conseil présidentiel en Libye, Mohamed al-Salek, avait indiqué que les négociations pour l’unification des forces armées « vont à un bon rythme », soulignant qu’il y a eu des accords sur de nombreux points, y compris les termes de référence et de la restructuration.

Il a ajouté que M. Fayez Al-Sarraj, accorde beaucoup d’importance à l’institution militaire, parallèlement à la nécessité de parvenir à un accord politique, en vertu du fait que l’armée est sous la tutelle du pouvoir politique civil.

A ce propos, il avait exprimé son soutien aux efforts de l’Envoyé de l’ONU en Libye, M. Salamé, soulignant la nécessité de respecter les prochaines échéances politiques dont les élections municipales dans diverses régions de la Libye, et ce à l’issue d’une réunion des maires des municipalités tenue à Tripoli.

Il a également affirmé, au cours d’une rencontre avec le président du la Commission centrale des élections municipales, Salem Ben Tahia, que l’élection des conseils municipaux atteste du respect du « processus démocratique », aussi, elle démontre la volonté de surmonter toutes les difficultés et fournir au Comité de suivie du processus, le soutien financier nécessaire pour lui permettre de mener à bien ses missions.

Pour sa part, M. Salamé s’est félicité mercredi du « véritable retour » de la mission onusienne dans le pays, notant que « le processus politique doit aller de l’avant » et que la situation en Libye « ne peut pas rester sur le statu quo ».

== Des échéances électorales cruciales pour la sortie de crise == 

Salamé, a insisté sur l’aspiration des Libyens à une ère de stabilité et de certitude, renforcée par la des institutions responsables, démocratiques et unifiées, soulignant l’imporance d’élections « libres, crédibles et justes » avant la fin de l’année, ce constitue « la priorité de l’ONU ».

Qualifiant de « cruciales », les échéances prochaines, il a salué le « bon avancement » du processus d’inscription des électeurs qui s’est achevé le 12 mars. Pas moins de 2,5 millions de Libyens figurent sur les listes électorales.

De son côté, le chef de la Commission nationale électorale, Emad Al-Sayeh, a estimé que « l’urne demeure le seul salut et la solution la plus appropriée à la crise libyenne ». Il s’agit pour le responsable libyen, de « la base à partir de laquelle nous nous appuyons pour rechercher des solutions « .

Al-Sayeh, a mis en garde contre des coups militaires et des affrontements armés que peut générer le fait que « les Libyens ne passeraient pas par les élections », notant l’importance de l’étape de l’inscription des électeurs, en préparation pour le scrutin du mois de Septembre prochain.

Pour sa part, l’ONU a appelé, par la voix du Secrétaire général aux Affaires politiques, Jeffrey Feltman, Tripoli à mettre fin, à travers des élections d’ici la fin de 2018, à la période de transition politique qui est chaotique pour la Libye.

Al-Sarraj, avait quant à lui, confirmé auparavant, la nécessité d’élaborer un calendrier pour la mise en £uvre de la feuille de route proposée par l’émissaire de l’ONU en Libye, Ghassan Salamé, en vue d’organiser des élections présidentielles et législatives.

Il a également appelé, lors d’une visite à la ville de Jadou (nor du pays), tous les Libyens à « tourner la page du désaccord et de la rivalité, et un rassemblement autour d’un objectif de construire la Libye ».

Il a expliqué que la Libye est confrontée à des défis différents tant politique, sécuritaire, économique et social, soulignant la capacité des Libyens de les relever, « si les efforts sont combinés ».

al-Sarraj s’est dit « optimiste », quant à une résolution du conflit, et que des indices se profilent à l’horizon, appelant à faire de l’année 2018 « une année de consolidation de la stabilité et à commencer la construction de la phase de développement, d’une manière équilibrée, sans exclusion ni marginalisation ou de négligence ».

« La route est maintenant claire et évidente, en commençant par respecter la voie référendaire démocratique de la Constitution, ensuite par des élections pour choisir les dirigeants qui ont la compétence de gouverner le pays vers la sécurité, la stabilité et la prospérité ».