Les autorités libyennes ont annoncé dans la nuit d’hier avoir décidé de dissoudre toutes les milices et groupes armés ne relevant pas de l’autorité de l’Etat.
Au lendemain de la sanglante rébellion, des habitants de Benghazi (est) contre des miliciens islamistes, les autorités semblent vouloir reprendre en main la situation.Il a été décidé «la dissolution de toutes les brigades et formations armées qui ne sont pas sous la légitimité de l’Etat», a déclaré le président du Congrès général national libyen (CGN, Parlement), Mohamed al-Megaryef, qui lisait un communiqué à Benghazi.Les autorités ont décidé également la mise en place d’un «centre opérationnel» à Benghazi, regroupant l’armée, les forces du ministère de l’Intérieur et les brigades d’ex-rebelles qui dépendent du ministère de la Défense, a-t-il ajouté.En outre, il indiquera que les autorités ont décidé de nommer un juge pour enquêter sur ces violences.Elles ont chargé par ailleurs le chef d’état-major, Youssef al-Mangouch, d’asseoir son autorité sur les brigades qui font partie de l’armée, en plaçant des officiers de l’armée régulière au commandement de ces formations d’ex-rebelles qui avaient combattu le régime de Mouammar Kadhafi.L’armée a, de son côté, fixé un ultimatum de 48 heures aux milices et groupes armés pour évacuer les bâtiments publics et les propriétés des membres de l’ancien régime dans la capitale et ses environs. «La force nationale mobile qui dépend du chef d’état-major (…) demande à tous les individus, groupes et formations armés qui occupent des casernes de l’armée, des bâtiments publics ou des propriétés des membres de l’ancien régime ou des enfants (de Mouammar Kadhafi) à Tripoli ou dans les villes environnantes, d’évacuer ces sites dans un délai de 48 heures». L’armée a précisé qu’elle ferait «usage de la force si ces ordres n’étaient pas suivis». Vendredi, des dizaines de milliers de Libyens avaient manifesté pacifiquement contre la présence de milices armées dans la ville, où l’ambassadeur américain en Libye et trois autres Américains avaient été tués, le 11 septembre lors des premières protestations contre le film anti-musulman ‘L’innocence des musulmans’.Des centaines de manifestants avaient ensuite délogé le groupe salafiste d’Ansar al-Charia de la caserne qu’il occupait au centre-ville. Pointé du doigt par la population et plusieurs médias, le groupe avait démenti toute implication dans l’attaque du consulat. Par la suite des centaines d’entre eux ont pris d’assaut des quartiers généraux et des bases de ces milices, délogeant certaines d’entre elles, au terme de violences ayant fait 11 morts et des dizaines de blessés.Six membres des forces de sécurité figurent parmi les tués. «Vu la nature des blessures, c’est clair que les six personnes ont été exécutées», a indiqué un médecin qui a requis l’anonymat.
R. I. / Agences