Les autorités libyennes tentent depuis le 11 septembre dernier de se dédouaner après l’assassinat à Benghazi de quatre Américains, dont l’ambassadeur Chris Stevens, en accusant des « étrangers venus d’Algérie et du Mali ». La belle affaire.
Ces accusations, prévisibles du reste, sont sans fondement. Les libyens s’efforcent d’incriminer notre pays alors que les salafistes djhadistes sont eux, bel et bien, libyens à l’image de Abdelhakim Belhadj, membre de Al Qaida, qui était à la tete de plusieurs centaines de djihadistes à Benghazi pendant la subversion contre le pouvoir en place de Kadhafi.
Ce Abdelhakim Belhadj qui a été l’un des fondateurs du Groupe islamique combattant (GIC) libyen, une formation terroriste ultraradicale qui, dans les années précédant le 11 Septembre 2001, possédait au moins deux camps d’entraînement de libyens en Afghanistan. Lui même avait combattu dans ce pays avant d’être arrêté par la CIA et remis aux autorités libyennes du temps de Mouamar Kadhafi.
Un de ces combattants d’ailleurs du GIC est le fameux Abou Yahia al-Libi devenu, après des années de bons et loyaux services dans la nébuleuse terroriste, numéro deux d’Al-Qaïda et qui a été tué dernièrement par un drone américain.
Les libyens avaient-ils besoin de quelques algériens pour cette sale besogne alors qu’ils leur suffisait de tremper dans leur vivier djihadiste pour en sortir des spécimens fanatisés. Jusqu’à preuve du contraire ce sont les libyens qui exportent leur savoir faire terroriste en Syrie où pas plus tard que la semaine passée 15 d’entre eux y ont trouvé la mort alors qu’une brigade entière de libyens combat sur le terrain.
Les autorités libyennes parlent du Mali, alors que tout un chacun sait que les armes de tous calibre qui se trouvent au Mali viennent précisément de Libye.
A plusieurs reprises, les médias se sont fait l’écho de cargaisons d’armes libyennes embarquées à Benghazi et destinées aux terroristes en Syrie. Le journal libanais Al-Akhbar a relaté dernièrement l’interception d’un bateau d’armes libyennes vers la Syrie, à bord du bateau Luftallah II. Le quotidien britannique Times a rapporté, quant à lui, l’envoi d’un gros convoi d’armes et de munitions pour les terroristes de l’ASL à bord d’un autre bateau libyen.
Arabi Press, pour sa part, révèle qu’un bateau libyen a jeté l’ancre dans le port turc Eskandaroun. « Plus de 80% des armes qui se trouvent à bord de ce bateau ont été transportes vers la Syrie ». « Il s’agit d’un convoi de 400 tonnes d’armes et de munitions dont 80% ont été distribués aux rebelles . les missiles anti aériens Sam 7, des roquettes et d’autres munitions se trouvent également dans ce convoi et selon les rebelles islamistes »ces armes pourront changer la donne ». « il s’agit du plus grand convoi d’armes jamais reçues par les rebelles ».
Des terroristes libyens sont arrivés en Turquie à bord de ce même bateau et envisagent de franchir les frontières turques et entrer en Syrie pour rejoindre leurs « frères » regroupés dans la brigade libyenne « Ummah » ou dans l’internationale islamiste « Liwa Etawhid » forte de quelque 8.000 étrangers salafistes ou bien dans le « front AnNousra » une brigade qui se revendique d’Al-Qaïda.
Comme toujours, les libyens n’en finissent pas d’accuser l’Algérie de tous les maux. On se souvient des accusations fantaisistes d’envoi de mercenaires, ensuite d’avions de chasse algériens dans le ciel libyen, et d’autres balivernes du même acabit.
« L’attaque n’était ni planifiée ni coordonnée »
Les américains eux mêmes, pas dupes, ont infirmé les propos du responsable libyen en déclarant que « l’attaque du 11 septembre contre le consulat américain de Benghazi (est de la Libye) n’était pas planifiée ni coordonnée et a fait suite à une manifestation spontanée contre le film anti-islam « Innocence des musulmans », a affirmé dimanche l’ambassadrice américaine à l’ONU, Susan Rice. Voilà qui en dit long sur les tentatives malsaines des dirigeants libyens d’accuser sans preuves ni fondements l’Algérie.