Selon l’APS qui cite le rapport mondial annuel sur les libertés religieuses, publié mercredi par le département d’Etat américain, « les libertés religieuses ont enregistré une amélioration en Algérie, en 2010 ».
Le même rapport retient que « des changements positifs avaient été enregistrés dans le traitement des minorités religieuses en Algérie ». « En général, la société algérienne tolère les étrangers qui pratiquent d’autres religions que l’islam », reconnaît ce rapport du département d’Etat qui évalue la situation de la liberté religieuse dans 198 pays.
« La Constitution algérienne prévoit la liberté de croyance et d’opinion et permet aux citoyens de créer des institutions dont les objectifs comprennent la protection des libertés fondamentales du citoyen », est-il écrit dans ce rapport présenté par la secrétaire d’Etat américaine, Mme Hillary Clinton, lors d’une conférence de presse.
Ce rapport mondial souligne que « la Constitution algérienne proclame que l’islam est la religion d’Etat, mais que d’autres lois et règlements permettent aux nonmusulmans la liberté de pratiquer leur religion dans la mesure où elle est en harmonie avec l’ordre public, la moralité et le respect des droits et des libertés fondamentales d’autrui ».
« L’objectif de ce rapport, a précisé Mme Clinton, n’est pas de juger ce qui se passe mais de fournir des informations utiles visant à assurer que soit protégé le droit fondamental de croire ou de ne pas croire en une religion de son choix, de la pratiquer ou de ne pas la pratiquer ». Le document indique que le gouvernement algérien accorde une attention accrue aux préoccupations des groupes chrétiens, dont l’organisation de colloques sur les cultes religieux.
Il a également pris acte que les dirigeants politiques et religieux algériens condamnent publiquement les actes de violence commis au nom de l’islam. Le rapport relate que « plusieurs dirigeants des églises en Algérie reconnaissent avoir reçu l’aide du ministère algérien des Affaires religieuses pour les procédures de demandes d’enregistrement des groupes religieux non-musulmans en vertu des lois en vigueur ».
Mme Clinton a observé que la commission algérienne des services religieux non-musulmans, entité gouvernementale qui réglemente les inscriptions de ces communautés, a reçu 12 demandes d’accréditation de groupes de différentes confessions protestantes. Le rapport rappelle que la conversion et l’apostasie ne sont pas illégales en Algérie.
Autre point retenu : « Les groupes de missionnaires sont autorisés à mener des activités humanitaires à condition qu’ils ne s’adonnent pas au prosélytisme ». Et d’observer que « les textes religieux non islamiques et les cassettes vidéo y afférentes sont disponibles en Algérie où des magasins sont autorisés à vendre des bibles et que les chaînes de radio publiques continuent à diffuser les services religieux de Noël et de Pâques en français ».
Le rapport souligne que les autorités algériennes avaient organisé en février dernier à Alger un colloque intitulé « Le culte religieux : un droit garanti par la religion et par la loi », où des représentants des communautés chrétiennes américains et français y avaient pris part. Par ailleurs, l’AFP rapporte que le même rapport a égratigné, mercredi dernier, l’Europe sur le non-respect des libertés religieuses. Premier pays visé : même si elle n’a pas été citée, la France a été pointée du doigt.
« Plusieurs pays européens ont appliqué des restrictions sévères à l’expression religieuse », a critiqué Hillary Clinton. Cette dernière a été appuyée par son adjoint chargé des droits de l’homme, Michael Posner, qui a rappelé l’interdiction d’ériger des minarets en Suisse et le fait que les Pays-Bas envisagent de faire de même. « Il y a une sensibilité et une tension croissantes en Europe », a-til relevé, et d’appeler les gouvernements européens à « prendre des mesures pour apaiser cette tension ».
Les Etats-Unis avaient établi en 2009 une liste noire des pays ne respectant pas les libertés religieuses comprenant l’Arabie Saoudite, la Birmanie, la Chine, la Corée du Nord, l’Erythrée, l’Iran, le Soudan et l’Ouzbékistan. La liste doit être actualisée dans les mois prochains.
Amine L.