Libertés économiques: L’Algérie dans les tréfonds du classement de Fraser Institute

Libertés économiques: L’Algérie dans les tréfonds du classement de Fraser Institute

Par Salami Youcef

Le très réputé Fraser Institute, un groupe de réflexion canadien, vient de passer au crible les libertés économiques dans le monde (dans 159 pays). L’Algérie est classée parmi les mauvais élèves.

L’Algérie figure parmi les 10 pays les plus mal notés au classement que Fraser a établi, dans le cadre de son rapport 2018. Les 10 pays en question sont le Soudan, la Guinée-Bissau, l’Angola, la République centrafricaine, la République du Congo, la Syrie, l’Algérie, l’Argentine, la Libye et enfin le Venezuela.

Le classement a été élaboré sur la base d’une série de critères parmi lesquels on peut citer le degré de soutien dont bénéficient les libertés économiques de la part des institutions dans le pays, la protection du droit de propriété privée, la stabilité de la monnaie, la structure juridique, la liberté des échanges commerciaux à l’international, la réglementation relative au marché du crédit, au marché du travail et aux entreprises, les indicateurs de bien-être, et le PIB…

Notre pays fait, par exemple, partie des pays affichant un PIB moyen par habitant de 5 649 dollars, contre un PIB de 40 376 dollars pour les pays les mieux notés. Fraser Institute relève dans ce rapport l’impact de la liberté économique sur l’investissement, sur la croissance économique, sur les niveaux de revenu et sur les taux de pauvreté. Il ajoute que les études qu’il a élaborées ont montré que les pays dotés d’institutions et de politiques plus compatibles avec la liberté économique enregistrent des taux d’investissement plus élevés, une croissance économique plus rapide, des niveaux de revenu plus élevés et une réduction plus rapide du taux de pauvreté.

Fraser souligne également que l’espérance de vie est de 79,5 ans dans les pays particulièrement bien notés, contre 64,4 ans dans les pays en bas du classement. Il analyse qu’à mesure que les dépenses publiques, l’imposition et la taille des entreprises contrôlées par l’État augmentent, la prise de décision économique devient complexe et la liberté économique se réduit dans les pays les plus notés cités plus haut.

Le rapport met également en relief l’inflation dans les pays les plus mal classés, et dont fait partie le nôtre, expliquant que les tensions inflationnistes érodent la valeur des salaires et de l’épargne des ménages. Il y est ajouté : quand l’inflation est non seulement élevée mais aussi volatile, il devient difficile de s’y retrouver sur le plan de l’emploi et des libertés économiques, entre autres. Il est bon de savoir que l’indice de liberté économique a été créé par la Fondation Héritage et le Wall Street Journal. Il l’a été, selon une approche d’inspiration libérale. Il consacre, en fait, une règle cardinale déjà bien établie, à savoir que “l’existence d’institutions élémentaires préservant la liberté des individus à se consacrer à leurs propres intérêts économiques garantit une prospérité plus importante de toute la société dans son ensemble”.

Youcef SALAMI