Libérer l’acte d’investir

Libérer l’acte d’investir
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Dans son message diffusé samedi, à l’occasion de la célébration du 61e anniversaire du déclenchement de la guerre de Libération nationale, et dans lequel il a esquissé quelques contours de la prochaine loi fondamentale, le président de la République a promis une démocratie apaisée dans laquelle s’épanouiraient davantage les énergies des acteurs politiques, économiques et sociaux du pays.

Relevons d’abord que, dans cette promesse, il y a l’aveu de ce que les acteurs économiques ont manqué de s’épanouir, malgré une présidence de Bouteflika longue de trois quinquennats d’affilée. Le fait est, au demeurant, aisément vérifiable à travers les indicateurs économiques, mais aussi les difficultés innombrables auxquelles sont confrontés les investissements nationaux et étrangers. Notons, ensuite, que ce n’est pas tant l’absence, sinon le manque de garanties constitutionnelles qui a empêché l’essor de l’économie nationale, mais bien le non-respect de ces mêmes garanties, auquel s’ajoute l’inconstance paradigmatique.  Ce n’est pas exagérer le trait, d’ailleurs, que d’affirmer que c’est dans le domaine économique que la gouvernance de Bouteflika a enregistré le plus de ratés. Avec circonstances aggravantes, cela dit, étant donné les sommes faramineuses que les plans de relance mis en branle depuis 2000 ont englouties.



L’échec de la relance économique nous aura enseigné, quoique nous n’ayons nul besoin de passer par là pour le savoir, que l’argent, en l’absence d’une vision claire, d’une stratégie soigneusement élaborée, mais aussi de liberté d’entreprendre, n’est pas un gage de réussite, encore moins de pertinence en matière d’entreprise. Aussi, la consécration de la liberté d’investir et d’entreprendre dans la prochaine Constitution, si tant est qu’il s’agit de cela dans le message présidentiel, reste une condition nécessaire, mais pas suffisante pour un véritable essor économique. Il faudra que des actes concrets la traduisent, à commencer par l’assainissement  de l’environnement par trop bureaucratique et le dessaisissement du gouvernement de l’autorisation des projets d’investissement qui pourrait relever d’un organisme indépendant.

LG Algérie