Les annonces autour de la libération des 7 membres de la mission consulaire algérienne faits otages au Mali depuis plusieurs mois se succèdent à un rythme soutenu ces deux derniers jours. Pendant ce temps-là, les autorités algériennes gardent le silence. Elles ne confirment ni n’infirment les informations rapportées par des agences étrangères.
L’opinion nationale devra encore patienter pour être définitivement fixée sur cette histoire de libération des otages algériens au Mali, annoncée par des agences de presse mais autour de laquelle les autorités algériennes gardent le plus grand silence. Jeudi, l’Agence française de presse (AFP) rapportait en effet, citant une source du Mujao, que 3 des 7 membres de la mission consulaire étaient libérés. Une information dont se sont saisis plusieurs médias mais sans, toutefois, parvenir à la confirmer ou infirmer auprès notamment du ministère des Affaires étrangères qui assure le suivi de cette affaire de prise d’otages. Le lendemain vendredi, l’agence de presse britannique Reuters emboîte le pas à l’AFP et fait part, elle, de la libération de l’ensemble des otages, soit le consul et ses 6 collaborateurs. Comme sources, Reuters cite à la fois une anonyme source sécuritaire algérienne et une autre, tout aussi anonyme, proche du mouvement islamiste touareg Ançar Dine. Citant la source sécuritaire algérienne, Reuters écrit que les otages sont libérés, sains et saufs et qu’ils seront prochainement rapatriés. Aucune indication sur le lieu où ils se trouveraient, ni qui les prend en charge en attendant d’être rapatriés. La source proche du mouvement Ançar Dine a soutenu, pour sa part, que les otages sont «libres et en sécurité». On n’en sait pas plus. Nos tentatives de joindre les chargés de la communication au ministère des Affaires étrangères sont restées vaines. Un silence troublant, pour le moins qu’on puisse dire. Sauf à considérer que la libération n’a toujours pas lieu, et encore ! le silence des autorités algériennes est incompréhensible. La dernière fois où le ministre des Affaires étrangères a eu à s’exprimer sur l’affaire des otages, c’était mardi dernier, en conférence de presse. C’était au lendemain d’une information publiée par la presse mauritanienne faisant état de la libération de 3 des 7 otages. Mourad Medelci avait alors démenti l’information, tout en rassurant que les otages se portaient bien. Faut-il aussi rappeler que ce n’est pas la première fois que la libération des otages a été avancée par la presse. Ce cycle de fausses annonces a été inauguré par le MNLA qui, au printemps dernier, avait livré à la presse un faux scoop sur la libération des otages. A l’époque, le MNLA se proposait comme négociateur de leur libération. Une intercession qu’il proposait auprès du mouvement Ançar Dine avec qui, à l’époque, il filait une lune de miel, laquelle, rappelons-le, a failli déboucher sur une fusion. Mais quelque temps après, c’est le Mujao qui revendiqua le rapt du consul et de ses collaborateurs, enlevés le 5 avril dernier à Gao, dans le nord du Mali. Il était par ailleurs question d’une demande — non confirmée officiellement — de rançon de 15 millions d’euros.
S. A. I.
