Libération des observateurs de l’osce à slaviansk Ukraine : climat de guerre à l’est

Libération des observateurs de l’osce à slaviansk Ukraine : climat de guerre à l’est

La guerre diplomatique se poursuit entre Moscou et les Occidentaux (Washington et Union européenne). Les Occidentaux ont déjà pris une série de sanctions contre la Russie, accusée d’ingérence dans la crise interne en Ukraine

La crise politique en Ukraine a amorcé un dangereux virage ce week-end en entrant dans une guerre qui ne dit pas encore son nom dans les provinces de l’est, frontalières avec la Russie, alors que les observateurs de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (Osce) ont fini par être libérés par les rebelles séparatistes de Slaviansk (est). Vendredi, l’armée ukrainienne a lancé une opération militaire d’envergure dans les provinces séparatistes de l’est qui veulent leur indépendance et leur adhésion à la Fédération de Russie, dont le président, Vladimir Poutine, est accusé par Kiev et les Occidentaux de vouloir envahir l’Ukraine.

Outre Slaviansk, la ville voisine de Kramatorsk fait l’objet d’une «opération antiterroriste», a affirmé Kiev. Des rebelles pro-russes seraient en fait financés par le Kremlin et les anciens piliers du régime de l’ancien président déchu, Viktor Ianoukouvitch, a indiqué le gouvernement de transition de Kiev. Cette opération (des rebelles pro-russes) a été financée par l’ex-1er vice-Premier ministre Serguiï Arbouzov et l’ex-ministre des Impôts Olexandre Klimenko. Tous deux faisaient partie de la «Famille», surnom du clan politico-financier qui est monté en puissance sous

la présidence de Viktor Ianoukovitch, a rapporté l’AFP, citant des sources proches de Kiev. «A Kramatorsk, à 17 km de Slaviansk, le siège des services de sécurité (SBU) a été repris par nos forces», a indiqué le gouvernement de Kiev. L’armée avait déjà repris tôt hier le contrôle de la tour de télévision, auparavant sous le contrôle des rebelles séparatistes, ont rapporté les médias occidentaux. «La phase active de l’opération s’est poursuivie à l’aube, nous ne nous arrêtons pas», a annoncé dans la foulée hier matin le ministre ukrainien de l’Intérieur, Arsen Avakov. Vendredi, un drame est survenu à Odessa où près d’une cinquantaine de personnes a péri dans un incendie qui s’est déclaré dans un immeuble lors d’une manifestation en faveur de l’unité de l’Ukraine.

La manifestation avait dégénéré en affrontements entre les partisans de l’unité du pays et les pro-russes, ce qui a contraint les forces de sécurité à intervenir. Hier, en réagissant à ce qui s’est passé à Odessa, les services de sécurité ukrainiens (SBU) ont parlé d’une «ingérence extérieure» orchestrée et «coordonnée par des groupes de sabotage depuis la Russie». Selon le SBU, «les provocations à Odessa se sont déroulées avec une ingérence extérieure et ont été financées par deux ex-hauts responsables» du régime de l’ancien président, lit-on dans un communiqué remis aux agences de presse. Parallèlement, la guerre diplomatique se poursuit entre Moscou et les Occidentaux (Washington et Union européenne). Les Occidentaux ont déjà pris une série de sanctions contre la Russie, accusée d’ingérence dans la crise interne en Ukraine.

Par ailleurs, les observateurs de l’Osce ont été libérés après huit jours de détention par les rebelles séparatistes qui les ont considérés comme une monnaie d’échange dans un contexte qu’ils ont qualifié de guerre contre Kiev. Le risque d’une aggravation des violences dans l’est de l’Ukraine n’est pas à écarter dans les prochaines heures ou jours à venir.

L. M./Agences