Libération de Gilad Shalit, L’échange de 477 détenus palestiniens a commencé

Libération de Gilad Shalit, L’échange de 477 détenus palestiniens a commencé

Gilad Shalit a été remis aux autorités égyptiennes qui servent de médiatrices pour cet échange et serait actuellement en Israël.

L’échange entre le jeune soldat israélien, Gilad Shalit, détenu par le Hamas à Ghaza depuis plus de cinq ans, et un contingent de 477 détenus palestiniens a commencé mardi à l’aube avec le départ des premiers convois de prisonniers pour la Cisjordanie et Gaza. «Les prisonniers sont en route. Ils devraient traverser pour entrer à Gaza vers 6h30 (4h30 GMT)», a déclaré à l’AFP la porte-parole de l’armée israélienne Avital Leibovitch au terminal de Kerem Shalom, à la frontière avec la bande de Ghaza contrôlée par le mouvement islamiste Hamas.

Un dirigeant du Hamas, Ezzat al-Rishq, a précisé qu’il allait se rendre en compagnie du numéro deux du bureau politique du mouvement, Moussa Abou Marzouk, et d’un de ses leaders en Cisjordanie, cheikh Saleh al-Arouri, à Rafah, à la frontière égyptienne pour accueillir les prisonniers libérés. «L’opération de remise de Shalit à la partie israélienne aura lieu au moment où nous aurons l’assurance que tous les prisonniers sont arrivés à la frontière égyptienne», a expliqué M. al-Rishq à la chaîne de télévision du Hamas.

4 convois de prisonniers déjà partis

Trois convois transportant 133 prisonniers palestiniens originaires de la Cisjordanie ont quitté deux prisons israéliennes pour le centre de détention d’Ofer en Cisjordanie, d’où ils devaient ensuite être transportés en autobus au barrage de Beitounia, près de Ramallah, pour y être libérés. Un autre convoi transportant 147 prisonniers est pour sa part arrivé au terminal frontalier de Kerem Shalom. Il transportait une partie des Palestiniens qui doivent être relâchés en Egypte avant de pouvoir entrer dans la bande de Gaza.

Les détenus sont soit originaires de la bande de Gaza, soit bannis dans ce territoire. Quarante-d’entre seront exilés en Turquie, au Qatar et en Syrie via l’Egypte. Les prisonniers libérés, qui ont embarqué dans les convois, étaient menottés aux mains et aux pieds. Ils ont quitté leurs uniformes de prison pour des habits civils. Plus de 1.000 policiers ont été déployés le long des itinéraires empruntés par les convois, a précisé la radio publique. Six activistes d’extrême-droite qui tentaient de bloquer le convoi en s’allongeant sur la route pour dénoncer la libération des «terroristes» ont été arrêtés, a ajouté la radio.

Des représentants du consulat d’Egypte en Israël étaient présents au départ des convois pour s’assurer de l’identité des prisonniers qui doivent être relâchés dans le cadre d’un accord sans précédent sous médiation égyptienne entre Israël et les islamistes du Hamas.

Accueil triomphal pour les «héros» palestiniens à Gaza

Le sergent Gilat Shalit, 25 ans, qui a également la nationalité française, devait être brièvement transféré en début de matinée de la bande de Gaza dans la péninsule égyptienne du Sinaï puis emmené en Israël. Il sera ensuite accueilli sur la base aérienne de Tel Nof (sud d’Israël) par les dirigeants israéliens, dont le Premier ministre Benjamin Netanyahu, avant de retrouver ses parents. Les autorités israéliennes ont promis une «réception discrète en respectant les besoins du soldat et de sa famille».

Le jeune tankiste, capturé par un commando palestinien le 25 juin 2006 en lisière de la bande de Gaza, est échangé contre un premier groupe de 477 Palestiniens —en majorité des condamnés à perpétuité— dont 27 femmes. A Gaza, le Hamas a préparé un accueil triomphal aux «héros» sortis de prison et décrété une journée de congé.

Sur les 477 prisonniers, 133 seront autorisés à retourner chez eux dans la bande de Gaza, 117 en Cisjordanie et 15 à Jérusalem-Est. En revanche, 204 Palestiniens seront bannis : 164 vers la bande de Gaza et 40 vers l’étranger. Sept Arabes israéliens rentreront dans leurs foyers et une Palestinienne de nationalité jordanienne sera envoyée à Amman. Suivant l’accord signé mardi dernier sous médiation égyptienne entre Israël et le Hamas, un second groupe de 550 détenus palestiniens doit être libéré dans les deux mois. En relâchant 1.027 prisonniers, dont beaucoup avec du sang sur les mains, Israël a consenti à payer le prix proportionnellement le plus élevé pour récupérer un de ses soldats. En mai 1985, l’Etat hébreu avait élargi 1.150 Palestiniens contre trois militaires. Selon un sondage publié lundi, une écrasante majorité (79%) d’Israéliens est favorable à l’échange.

Des centaines de Palestiniens rassemblés à Ghaza pour accueillir les détenus

palestiniens

Des centaines de Palestiniens étaient rassemblés mardi dans les rues de Ghaza pour accueillir les détenus libérés des prisons israéliennes, selon des médias. Agitant des drapeaux nationaux, plusieurs centaines de personnes, dont des familles de prisonniers, attendaient l’arrivée des détenus dans la bande de Ghaza. Des dizaines de familles étaient également rassemblées au terminal de Rafah à la frontière égyptienne.

« Nous ne savons pas que ressentir », explique Ansaf Mohammed Younès qui attend son frère Ibrahim, condamné à 17 ans de prison et qui a déjà purgé 8 ans. « Cela va être un choc de le voir ».

Une équipe de la Croix-Rouge internationale était également sur place, alors que des convois de bus, avec à bord des centaines de prisonniers palestiniens, faisaient route vers Ghaza, la Cisjordanie et l’Egypte. Un second groupe de détenus palestiniens doit être libéré dans les deux mois à venir.

Par : (APS)