Liaison maritime Cherchell-Tipasa-Alger: Un projet mort-né

Liaison maritime Cherchell-Tipasa-Alger: Un projet mort-né

Le 9 juillet 2016 était inauguré à grand renfort médiatique le lancement du Steamboat Capitaine Morgan, le premier bateau dédié au transport maritime des voyageurs, chargé d’assurer le transport des voyageurs par voie maritime entre les ports d’Alger, Tipasa et Cherchell.

On nous avait alors déclaré que «le projet d’ouverture de deux lignes de transport maritime Alger-Tipasa et Alger-Cherchell figure bien au programme de raccordement, par voie maritime, des villes côtières du pays», ce fut l’euphorie.

Précisons dans ce contexte que c’était la ligne maritime Alger-Cherchell fut opérationnelle à partir du 15 juillet 2016 à la suite de la réception de deux bateaux monocoques d’une capacité de 350 sièges chacun, affrétés par l’Entreprise nationale de transport maritime de voyageurs (ENTMV) ; tandis que la ligne Alger-Tipasa avait pris du retard du fait des travaux engagés au port de Tipasa.

En 2016, lors des premières escales entre Alger et Cherchell, plusieurs citoyens ont manifesté leur joie à la faveur de cette période estivale, sachant que pour ces deux lignes, deux navettes étaient programmées tous les vendredi et samedi, tandis que le billet coûtait au passager 800 DA pour un aller simple.

Mieux, le privilège de ces dessertes consistait dans les programmes horaires adaptés et fixés à 8h30 et à 14h30 au départ du port d’Alger et à 11h30 et à 17h30 au départ du port de Cherchell.

Malheureusement, ces randonnées féeriques ne durèrent que le temps d’une saison estivale, car ces transports maritimes disparurent sans crier gare lors des années 2017 et 2018.

Quelles sont les raisons de cette disparition brutale ? Plusieurs rumeurs ont circulé à ce propos. La non-rentabilité, l’inadéquation des quais d’accueil et de transbordement des voyageurs, ainsi que d’autres raisons que le citoyen ignore.

Mais outre ces aléas, il y avait la ligne pilote port d’Alger-port d’El-Djamila, qui restait opérationnelle et exploitée depuis juin 2014, dont le prix du billet, subventionné par l’Etat, avait augmenté à 100 DA. Les citoyens surpris s’interrogeaient : «Pourquoi évoquer à cor et à cri le lancement mirifique d’autres lignes maritimes, à l’instar de l’ouverture de nouvelles dessertes reliant Alger à Jijel et à Cherchell, dans le cadre du programme estival de transport maritime urbain, par l’Entreprise nationale de transport maritime de voyageurs (ENTMV) ?»

L’inquiétude de ces citoyens allait au-delà de simples préoccupations : «On promet aussi l’ouverture imminente de la ligne Alger-Jijel, où il est prévu deux navettes quotidiennes (sauf dimanche) en passant par Azeffoun et Béjaïa, et ce, à partir de fin 2016 et début 2017, sachant qu’au départ d’Alger, les horaires étaient prévus à 9h pour arriver à Jijel à 15h30, et un départ à partir de Jijel à 8h pour arriver à Alger à 14h30.» Les prix des billets Alger-Jijel étaient alors prévus à 1 600 DA pour un aller simple contre 1 200 DA pour Alger-Béjaïa, 800 DA pour Alger-Azeffoun, 500 DA pour Azeffoun-Béjaïa, 800 DA pour Azeffoun-Jijel et 500 DA pour Béjaïa-Jijel. Deux bateaux ferries monocoques (Badji-Mokhtar II et Seraïdi), d’une capacité de 206 sièges chacun, étaient dédiés à ces dessertes.

Aujourd’hui, le citoyen reste dans l’expectative, car la ligne maritime Cherchell-Alger reste désespérément un vœu pieux pour ces voyageurs.

Houari Larbi